Propos recueillis par Khaled Remouche
Reporters : Quels sont les objectifs de cette rencontre mines et carrières ?
Halim Ammar Khodja : Le premier objectif est de permettre aux entreprises françaises de saisir les opportunités de partenariat et d’investissement, de comprendre l’environnement des affaires en Algérie après la parution des décrets d’application sur l’investissement, de voir les opportunités d’affaires dans ce secteur. Il faut noter la présence du groupe minier algérien Manal aves ses filiales. Au cours de la rencontre Somiphos filiale du groupe Manal présentera les projets et le plan de développement de l’entreprise. Le deuxième objectif est de permettre aux sociétés algériennes de se frotter à leurs homologues françaises, de voir les possibilités de collaboration. Ces sociétés françaises sont très développées et très présentes en Afrique de l’Ouest. Pour la participation algérienne, il y a beaucoup d’exploitants de carrière. Un exploitant de carrière a besoin d’équipements. On a fait appel à des équipementiers notamment des fournisseurs de bandes transporteuses, de dépoussiéreurs. Quand un exploitant de carrière arrive à trouver un équipementier, c’est un objectif, quand une entreprise française arrive à s’implanter en Algérie, c’est un objectif. Nos attentes sont donc la conclusion de partenariats, la signature de contrats, c’est pourquoi, nous avons organisé des rencontres B to B. Les ambitions ont été avancées il y a un mois de cela. Cet évènement survient après une période de pandémie. En 2018, on a reçu 54 entreprises françaises. En 2019, on était à Sétif, au mois de mars, il y avait 36 entreprises françaises. Aujourd’hui, c’est tout à fait normal, c’est la reprise un peu partout. Malheureusement, nous sommes dans une période cruciale, par rapport aux prix de l’énergie, les entreprises françaises se trouvent un peu coincées, surtout en France et dans les pays européens.

Pour faire des déplacements internationaux, il faut temporiser. Mais je pense qu’une vingtaine d’entreprises françaises pour un évènement comme celui-là est une bonne reprise.

Quelle est la qualité de la présence française ? Vous avez des participants de qualité comme KH Mineral, Thyssen Krupp, Maitec. Lorsqu’on parle des mines et carrières, c’est l’un des premiers secteurs où il y avait un partenariat algéro-français contrairement à d’autres secteurs. Pourquoi?
Parce que c’est un secteur assez spécial. Il s’adresse à des carrières, à des mines. Ce n’est pas comme si vous voulez vous lancer dans l’agro-alimentaire. Ce secteur a ses spécificités. Il faut comprendre que bien avant qu’on parle de partenariats algéro-français, bien avant la loi de finances 2009, qui avait obligé tout opérateur étranger à ne détenir que 49%, il y avait des partenariats algéro-français dans les mines et carrières un peu partout sur le territoire national. Quand on parle de carrières, il faut aller surtout vers l’Est, voire le Sud-Est, le Sud par rapport aux mines. Qui ne connaît pas le pays, le meilleur moyen est d’avoir un partenaire algérien solide.

Quel est le courant d’affaires entre l’Algérie et la France dans le secteur des mines et carrières ?
Cela a été révélé récemment. L’Algérie recèle 20% des réserves de terres rares dans le monde. Ce n’est pas moi qui le dit. Ce sont les experts qui le disent. Je pense que l’intérêt est là. Lorsqu’on dit cela, les terres rares entrent dans beaucoup d’industries. Cela entre dans l’industrie lourde, cela entre dans les hydrocarbures, dans l’industrie militaire. Il s’agit d’examiner cette opportunité : comment vont éventuellement travailler les entreprises françaises pour extraire en partenariat ces terres rares.