PROPOS RECUEILLIS PAR AMIROUCHE YAZID
Reporters : Comment Osra a reçu les dernières mesures portant revalorisation des allocations des retraités annoncées à l’issue de la réunion du Conseil des ministres de dimanche ?
Bachir Hakem :
Osra, un syndicat à qui on refuse le récépissé d’enregistrement malgré la correspondance adressée au Président de la République, ne désespère pas, car les retraités comptent sur la compréhension des autorités à répondre à l’attente des pensionnés. Ils ont trouvé dans cette organisation l’un des canaux qui pourra défendre dans la légalité leur droit, et a pris note dès le début de l’annonce par le Président de la République de ces augmentations.
Mais au vu des augmentations précédentes et qu’aucune concertation ne s’est faite avec les concernés et les syndicats, nous sommes plutôt pessimistes. De plus, aujourd’hui nous n’avons aucune donnée sur les pensions de plus de 20 000 DA. Ce qui est sûr, c’est que l’information ne concerne que 30 % des retraités, c’est-à-dire 900 000 pensionnés et que celle-ci était attendue sans surprise pour ramener une pension minimale à l’allocation chômage.
Nous sommes submergés depuis l’annonce par les interrogations des retraités car Osra, avec ou sans agrément, est entrée dans l’histoire pour être le seul syndicat en Algérie en dehors de la FNTR, qui a refusé de se constituer en association mais comme syndicat pour concurrencer la FNTR et être le porte-parole des retraités. Ce qui est incompréhensible, c’est le ministre du Travail qui annonce les augmentations des retraites mais qui refuse d’autoriser une organisation à activer dans la légalité.

Les valeurs énoncées, 10 000 DA, 15 000, 20 000, ne traduisent-elles pas déjà la grande souffrance que subissent les retraités depuis de longues années ?
Oui. Ce qui a été annoncé n’est que justice, car il est inconcevable qu’une allocation chômage soit de 15 000 DA et qu’une pension de retraite soit à 4 000 DA. Donc pour Osra, ce qui a été annoncé pour la pension comprise entre 10 000 et 4 000 DA n’est qu’un ajustement. Avant de parler d’augmentations, il faut d’abord dialoguer avec les concernés et entendre leurs revendications car ces derniers ne souffrent pas uniquement du montant de la pension, mais beaucoup d’autres points jamais pris en considération ni par le ministre du Travail ni par la CNR. Il est temps que les retraités aient une organisation qui porte leurs revendications.

Le ministre du Travail a évoqué la première catégorie des bénéficiaires, à savoir les affiliés à la Caisse nationale de retraite (CNR) pour une période de moins de 15 ans. Ces derniers, qui perçoivent actuellement une pension de 4 000 à 10 000 DA, verront l’augmentation de la pension atteindre 11 000 DA et concerne 900 000 retraités. Quelle est votre lecture à ce propos ?
Enfin la vérité vient d’être dévoilée ; officiellement, il y a des pensions qui varient entre 4 000 et 10 000 DA et cela concerne 900 000 retraités, donc l’ajustement à l’allocation chômage n’est que justice mais reste en deçà des attentes d’Osra qui a toujours revendiqué une pension de retraite minimale équivalente au SMIG qui devrait être de 60 000 DA pour rattraper la chute du pouvoir d’achat pour tout travailleur qui aura travaillé pendant 32 ans, quant à ceux qui ont travaillé pendant 15 ans leur pension devrait valoir au moins deux fois l’allocation chômage. Pour revenir au 11 000 DA, c’est très peu pour une pension de 4 000 DA. Au lieu d’avancer les chiffres il faut donc parler d’amortissement de la chute du pouvoir d’achat. Quelle que soit la valeur de l’augmentation, le but du gouvernement est d’arriver à une justice sociale dans les salaires et les pensions, surtout en ce moment où l’Algérie a les moyens de revoir toute sa politique salariale et celle des pensions de retraite ainsi que la valeur du dinar.