PAR MILINA KOUACI
L’Union nationale des docteurs et chercheurs algériens a appelé tous ses adhérents à se mobiliser «massivement» pour l’action de protestation qui se tiendra d’aujourd’hui devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS) à Alger. Plus de 200 enseignants de l’Ummto ont signé une pétition de soutien aux titulaires de doctorat de magister qui réclament le recrutement direct. L’Ummto appelle les autres établissements universitaires à les soutenir pour améliorer le rendement de l’université algérienne.
En effet, l’Union nationale des docteurs et chercheurs algériens (Udnca) organise aujourd’hui une action de protestation pour réclamer le recrutement direct dans le secteur de l’Enseignement supérieur. Cette action intervient après quelques jours de la clôture de l’opération de recensement des diplômés de doctorat et de magister, à laquelle a appelé le ministère de tutelle. L’objectif est de faire parvenir leurs revendications au président de la République, mettant en garde les conséquences de la non-participation en masse à cette action. «Tous concernés», «Non pour le bricolage» ou encore «Nous demandons nos postes budgétaires», tels sont les slogans de l’Udnca pour signifier le «refus à une quelconque alternative au recrutement direct».
Elle explique que les détenteurs d’un doctorat et de magister sont titulaires de postes reconnus par la loi, et obtenus suite à un concours national après que les universités aient exprimé leurs besoins en matière d’enseignants-chercheurs.
Cette corporation demande ainsi l’application du décret exécutif 98-254 relatif à la formation doctorale, à la post-graduation spécialisée et à l’habilitation universitaire, qui leur confère le droit au recrutement direct, notamment pour«le manque flagrant d’encadrement pédagogique» dans les universités, ont dénoncé les enseignants de l’université de Mouloud Maameri de Tizi ouzou (Ummto).
En effet, 251 enseignants chercheurs de l’université de Tizi ont signé une pétition de soutien aux étudiants et titulaires de doctorat et de magister dans leur revendication au droit au recrutement direct. La section de l’Ummto estime que le recrutement des titulaires de doctorat et de magister est la solution idoine pour mettre fin au déficit d’encadrement, dont souffrent les universités algériennes. Elle appelle dans ce sens les autres universités à adhérer à cette initiative (pétition de soutien). L’Ummto souffre d’un manque d’encadrement pédagogique et scientifique criant de 1751 enseignants au niveau de l’Ummto, qui se répercute «négativement» sur le rendement de l’université qui mise sur «les enseignants vacataires, exploités pour assurer son fonctionnement». Cela explique, poursuit la section de l’Ummto, «l’ampleur de la catastrophe que traverse l’université algérienne et de l’injustice et de la persécution que subit l’élite de l’université privée de son droit au recrutement direct».
Les titulaires de doctorat et de magister expriment, par ailleurs, leur «rejet» à la promotion des diplômés de doctorats dans les autres secteurs, car le principal objectif pour lequel ils militent est «la récupération de leurs postes et le recrutement direct dans les universités et centres de recherches».
Il y a lieu de rappeler que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a fait part de l’élaboration d’une loi qui permettra aux titulaires de magister et de doctorat d’accéder à l’environnement socio-économique. Les concernés pour leur part affichent un «refus catégorique» et manifestent leur attachement à la revendication de «recrutement direct», en qualité d’enseignants-chercheurs. n