Comme prévu, les détenteurs d’un diplôme de magister et de doctorat ont protesté hier devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ils revendiquent le droit de recrutement direct dans le secteur de l’enseignement supérieur.

PAR MILINA KOUACI
Des dizaines de titulaires d’un diplôme de doctorat et de magister ont protesté hier pour réclamer la concrétisation de leurs revendications qualifiées de «légitimes». Les protestataires ont scandé des slogans hostiles au ministère de tutelle et demandé d’être recrutés. «Le titulaire de doctorat est en chômage», «Titulaire d’un magister-doctorat : ma place est l’université», «Président de la République rend justice à notre catégorie», ont scandé entre autres les protestataires.
Ces derniers expliquent que les détenteurs d’un doctorat et de magister sont titulaires de postes reconnus par la loi et obtenus suite à un concours national après que les universités aient exprimé leurs besoins en matière d’enseignants chercheurs. Ils demandent par conséquent l’application du décret exécutif 98-254 relatif à la formation doctorale, à la post-graduation spécialisée et à l’habilitation universitaire.
En effet, l’article 15 dudit décret stipule que les spécialités ouvertes en formation doctorale doivent être en adéquation qualitative et quantitative avec les besoins par filière et sous-filière en enseignants universitaires et chercheurs. Quant à l’article 34 du décret exécutif 08-130 portant statut particulier de l’enseignant chercheur, il stipule qu’ils sont recrutés en qualité de maître-assistant classe B par décisions du responsable de l’établissement sur titre, les titulaires du doctorat d’Etat ou du diplôme de docteur en science ou d’un diplôme reconnu équivalent doivent avoir été délivrés. Les protestataires demandent ainsi le recrutement direct en conformité avec les lois en vigueur, précisent-ils.
L’Union nationale des titulaires de magister et de doctorat à l’origine de l’appel à la protestation demande d’intégrer 18 000 enseignants (17 550 titulaires de doctorat et 450 titulaires de magister) et le recrutement direct de 11 384 titulaires de doctorat et de magister sans emploi, et plus de 6 600 titulaires de diplômes dans d’autres secteurs. L’Union propose de répartir les diplômés sur les 111 établissements universitaires que compte le pays et d’intégrer autrui à travers le réseau des institutions de recherche scientifique (6 agences de recherche, 19 centres de recherche, 12 unités de recherche et 1 472 laboratoires de recherche).
Lundi prochain, la Coordination nationale des titulaires de doctorat et magister prévoit pour sa part d’organiser un sit-in de protestation nationale devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ladite Coordination demande au ministère de «cesser le bricolage et de reconnaître le droit des titulaires de diplômes de doctorat et de magister au recrutement direct». La Coordination demande au Président d’intervenir pour leur rendre justice et permettre à l’université algérienne de bénéficier des investissements de l’Etat en formant les enseignants chercheurs, qui devraient assumer leur rôle de former des cadres et des compétences.
Il y a lieu de rappeler que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a fait part de l’élaboration d’une loi qui permettra aux titulaires de magister et de doctorat d’accéder à l’environnement socio-économique, mais les concernés affichent un «refus catégorique «et manifestent leur attachement à la revendication de «recrutement direct», notamment en qualité d’enseignants-chercheurs. n