PAR MILINA KOUACI
Les enseignants contractuels de l’Education nationale montent au créneau. Ils brandissent la menace de démission collective et de boycott de remise des notes des élèves si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Les élèves des trois cycles ont terminé les examens du 2e trimestre jeudi. Ils commenceront, dès aujourd’hui, la correction collective et prendront connaissance de leurs notes. Rappelons cependant que certains élèves n’ont pas obtenu les relevés de notes des examens du premier trimestre en raison du boycott des enseignants affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste). Un scénario qui risque de se reproduire et de s’aggraver pour ce 2e trimestre.
Le Cnapeste, qui a suspendu sa grève à l’issue d’une session extraordinaire du syndicat, a décidé, en effet, de maintenir le boycott de remise des notes à l’administration ou de les mettre sur la plateforme numérique du secteur. Aux enseignants du Cnapeste, les enseignants contractuels des trois cycles annoncent, à leur tour, le boycott de la remise des notes. «Ecœurés» par le mutisme de la tutelle envers leur principale revendication, l’intégration directe dans les postes vacants du secteur, les contractuels sont en colère, et la Coordination nationale des enseignants contractuels de l’éducation (non agréée) hausse le ton. Ladite coordination menace, en effet, de ne pas communiquer les notes des élèves (évaluation continue, devoirs surveillés et examens) à l’administration de l’école.
Pire encore, cette corporation, composée de 18 000 enseignants, menace d’une «démission collective» si ses revendications ne sont pas satisfaites. «Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous serons contraints de déposer une démission collective le 16 avril prochain», écrit la Coordination dans un communiqué rendu public.
Ces derniers sollicitent l’intervention du président de la République pour leur intégration directe, sachant que le recrutement de cette catégorie se fait conformément aux dispositions de l’article 80 de l’Ordonnance 06-03 du 15 juin 2006 portant statut particulier général de la Fonction publique, ainsi qu’à l’article 22 qui stipule qu’un employé contractuel n’a pas le droit d’avoir le statut de fonctionnaire ni le droit de s’intégrer parmi les différentes catégories de la Fonction publique sans passer par un concours de recrutement.
Cette corporation, qui estime qu’il est «insensé» que la tutelle les soumette à un concours de recrutement en raison des compétences acquises grâce aux années d’expérience professionnelle, demande l’organisation d’un concours de recrutement, en valorisant leur expérience professionnelle dans la notation du concours et en comptabilisant la note d’expérience.
Ces derniers s’accrochent à leurs revendications qu’ils qualifient de «légitime», l’intégration sans condition dans des postes vacants, la priorisation des enseignants contractuels et suppléants dans le recrutement, la valorisation de l’expérience professionnelle. <