La Première ministre britannique Theresa May a jugé hier mercredi «profondément choquantes» les images d’enfants de migrants séparés de leurs parents sans-papiers en vertu de la politique migratoire américaine.
«Les images d’enfants détenus dans ce qui semble être des cages sont profondément choquantes. C’est une erreur, nous ne sommes pas d’accord avec cela, ce n’est pas l’approche britannique», a déclaré devant les députés la dirigeante conservatrice, qui recevra le président américain Donald Trump mi-juillet au Royaume-Uni. «Lorsque j’étais ministre de l’Intérieur, j’ai mis fin aux détentions des familles avec enfants», a-t-elle souligné. «Quand nous ne sommes pas d’accord avec les États-Unis, nous le leur disons», a-t-elle ajouté, indiquant qu’elle évoquerait le sujet des enfants séparés avec le président américain. «Il y aura une série de questions par lesquelles je discuterai avec le président Trump (lors de sa visite au Royaume-Uni), une série de questions concernant nos intérêts communs», a-t-elle précisé, citant notamment «la sécurité et la défense».
La séparation des enfants de leurs parents sans-papiers, pour beaucoup fuyant la violence en Amérique centrale, fait scandale aux Etats-Unis, et a déclenché une pluie de critiques à l’encontre de Donald Trump. Ce dernier se rendra le 13 juillet au Royaume-Uni, une visite longtemps repoussée par crainte de manifestations qui finiront très certainement par arriver, le président américain comptant de nombreux détracteurs au Royaume-Uni.
Pour sa part, l’OCDE a condamné à mots couverts la séparation de familles de migrants sans-papiers menée à ses frontières par les Etats-Unis, estimant qu’elle n’était « pas dans le meilleur intérêt de l’enfant». «La législation dans les pays de l’OCDE sur les mineurs suit les principes de l’intérêt supérieur de l’enfant. Dans ce cas, comme l’a noté l’Unicef, la séparation n’est certainement pas dans le meilleur intérêt de l’enfant », a affirmé Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, lors d’une conférence de presse. « La sécurité de l’Etat et l’humanité basique ne sont pas incompatibles», a-t-il ajouté, avant d’égrener une série de déclarations critiques émises ces derniers jours par des sénateurs américains ou le gouvernement mexicain.
Interrogé sur la situation en Italie, M. Gurria a affirmé que ce pays «a reçu des centaines de milliers de réfugiés sans avoir reçu de leurs collègues, de leurs voisins de l’Union européenne, les appuis nécessaires correspondant à l’effort que l’Italie était en train de faire au nom de tous». «Ce qui se passe en Italie montre que l’Italie est un peu toute seule», a ajouté Stefano Scarpetta, directeur à l’OCDE pour les questions d’emploi et d’affaires sociales. En ce qui concerne le retrait des Etats Unis du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH), les réactions internationales n’ont pas tardé et elles sont toutes critiques. Pour Moscou, «les Etats-Unis ont une nouvelle fois porté un grave coup à leur réputation de défenseurs des droits de l’Homme, ils ont montré leur mépris (…) pour l’ONU et ses structures». Lors d’une conférence de presse la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a dénoncé «le grossier cynisme de nos collègues américains qui refusent obstinément de reconnaître l’existence de graves problèmes pour les droits de l’Homme dans leur propre pays», les accusant d’avoir voulu « modeler la structure du CDH selon leurs intérêts ». Le CDH doit « être au service de tous les Etats membres, pas d’un seul pays», a-t-elle martelé, ajoutant que le retrait américain «n’avait pas été une surprise» pour la Russie.