Le très contesté gouvernement Bedoui, censé expédier exclusivement les affaires courantes, s’active sur un certain nombre de fronts. Coup sur coup, toute une série de décisions ont été prises ces dernières semaines, la dernière en date étant la création de «l’instance nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique».
Le dossier a été examiné, la semaine dernière, par le cabinet Bedoui. Ce dernier a en effet étudié l’ensemble des mécanismes permettant la mise en place de cette structure, chargée de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique conformément à la loi numéro 04-09 du 14 août 2004, relative à la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable. Les ministres de l’Intérieur, de l’Energie, des Finances, de l’Industrie, du Commerce, de l’Enseignement supérieur, de l’Environnement et de l’Agriculture, ainsi que des représentants de Sonelgaz, de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) et de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue), ont participé à la discussion autour à ce dossier. L’Exécutif estime que la création et l’installation de cette commission est un impératif, considérant les atouts que recèle le pays en matière d’énergies renouvelables. De plus, l’apport des jeunes compétences, diplômées des instituts et des écoles nationales, activant aussi bien en Algérie qu’à l’étranger, sera déterminant demain pour prendre part au développement du renouvelable. De même qu’il souligne que cette instance jouera un rôle prépondérant dans l’exploitation, avec efficacité et efficience, de tout le potentiel local, et contribuera sans doute à l’épanouissement des start-up spécialisées dans la manutention et la production, notamment dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, pour atteindre, ainsi, l’objectif de garantir la sécurité énergétique du pays.
L’examen de la création de cette instance intervient conformément aux recommandations onusiennes en matière de promotion des énergies renouvelables, et en application des engagements internationaux de l’Algérie en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour préserver l’environnement dans le cadre du développement durable, peut-on lire dans un communiqué diffusé par les services du Premier ministère. Tout comme les gouvernements précédents, le cabinet Bedoui accorde de l’importance au dossier des énergies renouvelables, considérant qu’il constitue une «priorité nationale». Et de rappeler que notre pays fait déjà ses premiers pas vers la concrétisation de la transition énergétique, une transition qui, selon lui, n’a pas encore atteint la cadence escomptée et la coordination efficace. Effectivement, le pays n’a pas avancé dans la mise en œuvre du programme d’énergie renouvelable, et la stratégie nationale en la matière a eu des ratés, car les gouvernements successifs ont manqué de volonté politique pour la mettre en pratique. Et, cela ne risque pas de changer de façon significative dans le contexte d’aujourd’hui.
Du reste, des observateurs affirment que faire évoluer aujourd’hui le renouvelable au rythme du progrès technologique tient plus de la quadrature du cercle que de la réalité. Les projets dans les énergies propres ont besoin d’argent et de technicité, deux éléments qui font défaut au pays.