Les cours du pétrole continuaient, hier, à pousser vers le haut, synonyme de nouveau record et qui rapproche le brut des 100 dollars le baril, prédits par de nombreux analystes.
Par Feriel Nourine
Au premier jour de la semaine, le Brent de la mer du Nord s’est retrouvé, en effet, à moins de 4 dollars de ce seuil. Cela s’est produit durant la matinée lorsque la référence européenne a atteint 96,16 dollars sur l’Inter Continental Exchange, réalisant son plus haut depuis 2014.
Le Brent s’est, par la suite, calmé de cette frénésie insufflée au marché pétrolier, mais demeurait cependant au-dessus de prix affichés à la clôture de vendredi. Vers 17H30 (heure algérienne), il s’échangeait à 94,82 dollars, soit une augmentation de 0,40%. Au même moment, le baril de West Texas Intermediate (WTI) glanait 0,73 dollars à 93,83 dollars, en hausse de 0,73%.
Les tensions entre la Russie et l’Ukraine continuent donc de jeter des doutes sur les capacités de l’offre à proposer à une consommation mondiale remise sur les rails de l’augmentation. Ceci d’autant que «compte tenu du faible niveau des stocks et de la diminution de la capacité de réserve, le marché du pétrole ne peut pas se permettre de grandes perturbations de l’offre», font remarquer des analystes, ajoutant qu’ils s’attendent à «une plus grande volatilité à court terme, les prix étant déterminés par l’escalade/désescalade». «Les marchés de l’énergie sont clairement à cran et si les approvisionnements sont menacés, il y a un risque que le pétrole s’envole encore plus haut», confirment d’autres analystes.
Le marché pétrolier n’est pas seul à être autant électrisé par ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine, sous le regard attentif des Etats-Unis et de l’Europe qui multiplient les mises en garde contre les Russes.
Le marché gazier suit, lui aussi, la même tendance et monte encore plus haut sur le marché européen où les livraisons russes dominent nettement. Hier, le prix d’un mégawattheure de cette source énergétique a bondi de 14% sur le marché à terme néerlandais, référence pour les prix du gaz en Europe. Il s’agit du prix le plus élevé en deux semaines. Il est ensuite retombé à 85,20 euros peu après 08H, soit une hausse de 10%. En Allemagne, le prix de l’électricité a augmenté de 11% à 177 euros par mégawattheure.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a demandé hier à la Russie des «signes immédiats de désescalade». Le G7 se dit, quant à lui, prêt à imposer des sanctions aux «conséquences massives» pour la Russie. «Toute nouvelle agression militaire de la Russie contre l’Ukraine fera l’objet d’une réponse rapide et efficace», a menacé le groupe des sept grandes puissances. L’Occident craint une invasion russe de l’Ukraine. Il affirme que la Russie a regroupé 130 000 militaires à la frontière ukrainienne et mène des manœuvres tous azimuts.