Le gouvernement a décidé, lundi soir, de mettre fin aux dérogations dont bénéficiaient les femmes enceintes et celles élevant des enfants de moins de 14 ans ; une mesure mise en place pour lutter contre la diffusion du coronavirus et protéger les personnes vulnérables.

Cette mesure de libération de 50% des effectifs des entreprises publiques, d’abord, étendue ensuite aux entreprises privées, fait partie d’un protocole sanitaire imposé aux entreprises et aux administrations publiques aux fins d’enrayer la propagation de la Covid-19. Il s’agissait de libérer 50% des travailleurs des secteurs public et privé, en donnant la priorité aux femmes enceintes, aux femmes élevant des enfants de moins de 14 ans et aux personnes souffrant de maladies chroniques. Il était prévu que cette mesure soit levée en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Il a été également décidé que les pertes des entreprises des secteurs concernés par cette mesure soient examinées et évaluées pour une prise en charge ultérieure par l’Etat. A la mi-juillet, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a évoqué la nécessité de procéder à une évaluation des incidences socio-économiques induites par la pandémie de la Covid-19, en « toute objectivité et loin des surenchères », le but étant de préparer l’après-crise sanitaire et de préserver aussi bien chez les entreprises que chez les travailleurs, un engagement solide dans la nouvelle bataille pour le redressement économique national. « Il faudra que l’évaluation des impacts de cette pandémie se fasse de la manière la plus objective possible, loin de toute complaisance et des surenchères en particulier », a indiqué le Premier ministre, lors d’un discours prononcé à l’ouverture d’une réunion avec les partenaires sociaux et les opérateurs économiques dédiée à la mise en place d’une commission de sauvegarde, chargée d’évaluer les incidences causées par la pandémie du nouveau coronavirus. En attendant l’aboutissement de ce travail d’évaluation, centré sur les dégâts de la Covid-19 sur les entreprises, le gouvernement vient de mettre fin aux congés exceptionnels dont bénéficiaient 50% des effectifs des entreprises, comme pour préparer une rentrée économique et sociale qui s’annonce pour le moins rude. Il s’agit, certes, d’une bouffée d’oxygène et non des moindres pour les entreprises et les administrations qui, depuis le mois de mars dernier, carburaient à 50% de leurs capacités, mais aussi aux autres secteurs, dont les transports et l’éducation, plus particulièrement les crèches, qui nourrissaient de fortes chances que la reprise soit actée par des gestes symboliques dès cette première semaine de septembre. Cependant, même s’il vient d’accéder à l’un des vœux des entrepreneurs, celui de mettre fin aux congés spécifiques et aux mesures de confinement qui se sont révélées coûteuses pour les entreprises, le gouvernement doit manipuler avec précaution ces dispositions au risque de provoquer une poussée des contaminations. Les effets du confinement prolongé pour certains effectifs des entreprises et de l’administration économique se sont traduits par la baisse des niveaux de productivité et de production, le ralentissement du processus de décision au sein de l’administration, la fermeture des établissements scolaires et des crèches, la hausse des charges sociales des entreprises, alors que les recettes étaient en baisse. Ceci a provoqué une fragilisation de la trésorerie de bien d’entreprises, le ralentissement de la croissance dans de nombreux secteurs d’activité… Pour payer la facture de la pandémie, le gouvernement avait promis des mesures fiscales et bancaires en faveur des entreprises, lesquelles attendent l’aboutissement du travail d’évaluation enclenché en association avec les partenaires sociaux. n