Mohamed Meridja, président intérimaire du Comité olympique algérien (COA), avait promis « un climat serein » pour la prochaine Assemblée générale extraordinaire (AGEx) élective prévue le 12 septembre prochain. Mais il s’avère qu’avant le fameux « jour J », les tensions sont là. Le rejet de la candidature de Raouf Salim Bernaoui risque d’accentuer fortement le conflit dans une famille de l’olympisme Dz qui a plus que jamais du mal à cohabiter.

Loin de cette inéligibilité contestée par Bernaoui, les irrégularités dans le processus électoral sont, il faut l’avouer, manifestes. L’ancien responsable du Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a même évoqué, dans un entretien accordé à La Gazette du Fennec, « un abus de pouvoir » de la part du Bureau Exécutif du COA dont deux membres, à savoir Abderrahmane Hammad et Mabrouk Kerbouâa, ont postulé pour le vote prévu dans 6 jours.
« C’est un précédent très grave. Je ne vais pas me taire. Je compte recourir à toutes les voies de recours possible pour faire valoir mes droits. Je suis un président de fédération reconnu par mon Assemblée générale, le ministère et la Fédération internationale. Jusqu’à ce jour (entretien réalisé vendredi 4 septembre, ndlr), je suis le président de la Fédération algérienne d’escrime », condamne Bernaoui non sans préciser que « mon dossier a été réceptionné et validé par le secrétaire général du COA. C’est après quoi qu’ils ont provoqué dans la précipitation le comité exécutif pour soi-disant étudier et rejeter mon dossier. »

Statut de ministre : « mission provisoire »
A ce sujet, il faudra noter qu’il n’y a pas de Commissions de candidature ni de recours pour examiner les dossiers. Ainsi, Bernaoui ne peut pas faire appel à la décision prise par le Bureau Exécutif. Le patron de la FAE souligner, néanmoins, que « dans les statuts du Comité Olympique il n’y a pas de commission des candidatures. Néanmoins, le règlement stipule que tout membre de droit est électeur éligible. Moi, je suis membre de droit en ma qualité de président de la fédération algérienne d’escrime reconnu par sa fédération internationale. »
Concernant son retour, qui pourrait être contesté, aux commandes de l’instance d’escrime, il a expliqué avoir été nommé ministre « pour une mission provisoire de trois mois dans un contexte assez particulier. Nous avons donc nommé un intérimaire à la tête de la fédération de l’escrime qui est M. Hocine Ameziane. Même le contrat programme avec le Ministère, c’est lui qui le signait. Notre mission a été prolongée et l’Assemblée générale a décidé de son côté de prolonger également l’intérimaire de M. Ameziane.»
Pour Bernaoui, « les statuts de notre fédération le permettent. A condition que l’intérim ne dépasse pas une année. Pour nous, c’était statutaire et ça rentre dans le cadre de ce qu’on appelle les missions spéciales. Je ne suis pas parti en voyage à l’étranger pour du tourisme ou m’amuser. J’ai accepté une mission au sein du gouvernement. Mon retour à la fédération s’est fait dans le respect des lois. Aucune opposition, ni objection n’a été émise par l’assemblée générale » et il assure avoir « tous les PV en ma (sa) possession » non sans espérer que « cette affaire n’arrivera pas au TAS de Lausanne, parce que ça va être un scandale pour l’Algérie.»

« J’épuiserai toutes les voies »
Cette dernière phrase laisse entendre que l’ancien escrimeur compte bien porter son affaire auprès des instances compétentes. Démarche qu’il envisage -manifestement- entreprendre. « J’épuiserai toutes les voies de recours possibles. Certes, J’aimerai bien que la raison l’emporte, mais s’il y a lieu de porter l’affaire plus loin, je le ferai. Parce qu’il y a des infractions flagrantes aux règlements et que chacun assume ses responsabilités », a averti l’homme de 45 ans.
Pour clore, il a rappelé que « jusqu’à aujourd’hui, je suis le douzième membre du comité exécutif à être exclu. Celui qui ose s’opposer ou avoir à peine un avis contraire est automatiquement banni. Durant trente ans, les gens viennent et partent, mais eux sont toujours là. A croire que le COA est leur propriété.» Le bras de fer est engagé et ce conflit risque de faire couler beaucoup d’encre dans les jours à venir.