C’est une semaine bien chargée en consultations qui s’est achevée vendredi pour les pays producteurs de pétrole, principalement ceux de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires, regroupés autour de l’Opep+.
Sur fond d’un marché qui éprouve d’énormes difficultés à trouver une stabilité face à la poussée de la pandémie de Covid-19, l’alliance tente de se déployer en vue d’une riposte qui éviterait l’écroulement des cours. En ce sens, le maintien au-delà du 1er janvier prochain des restrictions actuellement opérées, dans le cadre de l’accord de l’Opep+, est une hypothèse qui revient de plus en plus dans les analyses. Elle a même constitué l’un des facteurs qui ont aidé l’or noir à rebondir, la semaine dernière, et à passer même au-dessus des 40 dollars le baril, après des pertes de 10%, la semaine précédente.
Mais les hypothèses et les pronostics n’étant pas suffisants en pareilles circonstances d’offres et de demandes, l’Opep tente de manœuvrer en prévision de la réunion des ministres de ses pays membres, prévue le 30 novembre courant, et qui sera suivie par la réunion de l’Opep+, le 1er décembre.
Ces deux réunions seront précédées par celles du Comité technique et le JMMC prévues les 16 et 17 novembre. Ce rendez-vous sera sans doute décisif pour l’option à prendre quelques jours plus tard, à savoir augmenter la production commune de 1,9 million de barils par jour au 1er janvier 2021 ou reporter cette augmentation à plus tard pour ne pas ajouter à l’excédent qui découle depuis plusieurs jours déjà d’une demande morose.
C’est pourquoi, depuis mardi dernier, l’Opep a tenu plusieurs réunions avec ses partenaires et alliés, à commencer par la Russie, le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) et l’Inde, selon les données publiées sur son site web.
Dans ce cadre, le Secrétariat de l’Opep a accueilli, jeudi, la 4e réunion de haut niveau du dialogue Opep-Inde par vidéoconférence. Coprésidée par le Secrétaire général de l’Opep, Mohammad Barkindo, et le ministre indien du Pétrole et du Gaz naturel, Dharmendra Pradhan, cette réunion «s’est concentrée sur les implications de la Covid-19, discutant de ses répercussions et de son impact significatif sur l’économie mondiale et les marchés de l’énergie, y compris le pétrole», a précisé l’Organisation dans un communiqué. Les participants ont également débattu des perspectives et des défis à moyen terme en matière d’énergie et de pétrole, ajoute la même source.
A cette occasion, M. Barkindo a indiqué que l’Opep et la Déclaration de coopération (DoC) avaient abordé l’impact inégalé de la Covid-19 et le grave déséquilibre du marché qui en résulte par des actions rapides et éclairées. «Les décisions sans précédent des pays participants au DoC ont reçu un large soutien de la part des principaux producteurs et consommateurs, y compris lors des réunions ministérielles du G20», a noté le Secrétaire général de l’Opep. Pour sa part, M. Pradhan a souligné la nécessité de travailler avec l’Opep pour relever conjointement les défis énergétiques actuels et dans le scénario post-Covid.
L’Inde, invitée à adhérer à la Charte de coopération en tant que producteur et grand consommateur de pétrole, pour bénéficier d’échanges sur des questions pertinentes affectant le marché pétrolier, importe environ 80% de son pétrole des pays membres de l’Opep.
Avant cette réunion Opep-Inde, l’organisation avait accueilli, mardi dernier, par vidéoconférence, la septième réunion de haut niveau du dialogue Opep-Russie sur l’énergie, lors de laquelle les deux parties ont souligné qu’un «marché pétrolier équilibré et stable est une condition préalable à la reprise post-pandémique, aux investissements adéquats et à la prospérité future des consommateurs et des producteurs».
Le lendemain, l’organisation et le GECF ont tenu leur première réunion de haut niveau consacrée notamment à l’examen des impacts de la pandémie Covid-19 sur les marchés mondiaux de l’énergie.
Ce type de concertations va assurément se poursuivre jusqu’aux retrouvailles entre l’Opep et ses partenaires du 1er décembre, et d’ici là, le marché évoluera à l’écoute de la moindre information en provenance de l’alliance. <