S’il a semblé certain que sa postulation est conforme et qu’il est victime d’ «abus de pouvoir» des actuels décideurs au Comité olympique algérien (COA), Salim Raouf Bernaoui, et ceux qui ne semblaient pas comprendre les raisons du rejet de sa candidature, ont eu amples détails sur cette décision. Dans un communiqué, le COA a expliqué pourquoi l’ancien premier responsable du Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) ne pourra pas se présenter pour l’Assemblée générale Extraordinaire (AGEx) élective programmée pour le 12 septembre prochain.
Malgré la plaidoirie de Bernaoui, qui a assuré qu’il remplit les critères pour prétendre à la présidence de l’instance morale du sport algérien, le Bureau Exécutif de la dite structure lui a barré la route. Et ce, en se basant sur les conditions contenus dans les articles 24 et 25 que Bernaoui «ne remplit pas».
En tout, deux empêchements son à relever. Tout d’abord, la valise de ministérielle que le concerné a eue entre mars 2019 et janvier 2020. Dans l’article 62 de la loi 13-05 du 13 juillet 2013, relative à l’organisation et le développement des activités physiques et sportive on peut lire qu’il est «interdit le cumul entre la responsabilité exécutive et élective au niveau nationale et local au sein et entre les structures d’organisation et d’animation sportive, d’une part, et la responsabilité administrative au sein des institutions de l’Etat relevant du secteur chargé des sports, qui confère au concerné un pouvoir de décision, d’autre part.»
Présidence de la FAE : un retour et des irrégularités
En outre, il y a, comme nous l’avons souligné dans nos précédentes livraisons, un vice de forme dans le retour de l’ancien tireur à la tête de la Fédération algérienne d’escrime (FAE). Selon le texte publié par le COA, «le document qu’il a présenté, sous forme de procès-verbal de l’assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne d’escrime (FAE), non visé et non validé par les services habilités du MJS, mentionne son retour à la présidence de l’instance» non sans ajouter que «La notion de retour n’est pas prévue par la réglementation et contrevient aux dispositions légales et réglementaires qui régissent le fonctionnement des structures d’organisation et d’animation sportive.»
Ces irrégularités ont même engendré la perte du «membership» de la FAE au sein de l’Assemblée générale du COA. «La FAE ne peut se prévaloir de sa qualité de membre de droit de l’assemblée générale de l’instance olympique et ne peut être représentée aux prochains assemblées générales du COA», précisé le communiqué de la structure que gère Mohamed Meridja par intérim.
Double affront
En d’autres termes, la FAE n’aura pas de voix lors de l’AGEx Elective dans trois jours et Bernaoui est considéré comme un président illégitime. Pour le COA, il faudra refaire le processus électoral au sein de la FAE. «Sauf motif dûment justifié et en cas de démission ou de vacance du poste de président de la fédération sportive nationale, le bureau fédéral doit se réunir en session extraordinaire dans les 15 jours qui suivent pour constater la vacance et désigner un président intérimaire parmi les vice-présidents par ordre de présence, chargé de gérer transitoirement les affaires de la fédération».
Par ailleurs, il est précisé que «le président intérimaire devait convoquer dans un délai maximum de 60 jours, une assemblée générale extraordinaire à l’effet d’élire un nouveau président de la fédération pour la durée restante du mandat dans les conditions fixées par les règlements en vigueur et ce après saisine du ministre chargé des sports.»
Cette charge ne calmera certainement pas les ardeurs de Bernaoui qui prévoit de «porter l’affaire très loin.» Là, il n’est pas seulement empêché de postuler au vote. Il est tout bonnement exclu du circuit exécutif du sport algérien. L’ambiance se tend. Plus que jamais. n