Après presque 4 années d’absence, Nabil Bentaleb a fait son retour officiel au sein de la sélection. Le milieu de terrain a même été titularisé face à la Guinée vendredi en amical (succès 1-0). Son rendement individuel était satisfaisant. Le sociétaire du SCO Angers a été utilisé comme sentinelle. Ce n’est pas son poste habituel. Mais Djamel Belmadi est déterminé à l’exploiter dans ce registre. Et cela pourrait empêcher l’EN de tirer la quintessence des capacités du joueur.
Par Mohamed Touileb
Ayant disputé l’intégralité de la partie contre le «Sily National». Nabil Bentaleb a marqué des points aux yeux du sélectionneur qui l’a fait revenir. La dernière fois qu’il l’avait convoqué et utilisé, c’était en octobre 2018 et la défaite à Cotonou au Bénin (1-0). Depuis, on ne l’avait plus revu.
Sa non-séléction était en effet dûe à ses déboires en club, une inconstance dans les performances et un caractère qui semblait incompatible au moment de reconstruire un groupe qui était en état de léthargie après le passage désastreux du trio Rabah Madjer-Djamel Menad-Meziane Ighil à la tête de l’EN.
Tâche ou corvée, la limite est fine
Au sortir de l’explication contre les Guinéens, Belmadi a lâché : «Bentaleb, son poste est la sentinelle, la position dans laquelle il se sent le mieux. C’est là où je le vois le mieux. Bentaleb a fait une belle prestation. C’est une grosse satisfaction de ce match-là». Des encouragements mais aussi une prévention à l’égard de l’Angevin.
Avant cela, lors du face-à-face avec la presse nationale précédant le début du stage de septembre, le driver d’ «El-Khadra» relevait que «sa position a toujours été un sujet de discussion. Je veux une sentinelle.
Je veux étoffer ce poste-là. Je vais lui demander de faire des choses différentes de ce qu’il fait à Angers. On verra s’il peut s’adapter à ces exigences». Le message est évident.
Pour rester dans les plans du sélectionneur, il devra se plier à la «corvée». Quand on sait que l’ancien sociétaire de Schalke 04 est un «box to box», soit un joueur qui défend avec une capacité de se projeter vers l’avant dans un périmètre délimité, on craint que l’envie de dépasser l’obligation de Belmadi soit présente.
Figer le schéma, c’est plomber le groupe
Dans la conception du chef de la barre technique des «Fennecs», Bentaleb pourrait être un Guedioura «bis» dans son échiquier. Ce dernier a été précieux lors du sacre à la CAN-2019. Depuis, si Zerrouki a pu dépanner dans ce rôle, les alternatives ne sont pas nombreuses. C’est pour cela que Belmadi parlait d’étoffer le poste.
Toutefois, c’est peut-être tout le système qui doit être reconsidéré pour exploiter le potentiel de l’effectif en présence. Dénaturer le jeu d’un footballeur n’est pas toujours fructifiant. Il suffit d’un moment où l’ADN footballistique du concerné prenne le dessus pour que tout le bloc et dispositifs soient exposés. Bentaleb est un joueur de caractère. Le naturel sera toujours là et rejaillira par moments.
Par conséquent, l’option idéale serait de réadapter les plans. D’un côté, cela permettra de surprendre les adversaires. De l’autre, cela confère une exploitation pleine du bagage footballistique de nos Verts qui ont une diversité de profils et des talents sûrs.<