Dans le prolongement des annonces faites par le président Tebboune, jeudi dernier lors de son entrevue avec des représentants des médias, la question des salaires a pris une place importante au dernier Conseil des ministres de l’année 2022 qui a entériné la décision de nouvelles revalorisations, suivi d’une explication, par le ministre du Travail, de la grille des augmentations et des catégories concernées.
PAR NAZIM BRAHIMI
Question d’autant plus importante et si présente dans les débats publics compte tenu du retard qu’accusent les salaires dans la fonction publique, mais aussi au vu de la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens, conséquence de l’inflation. Il s’agit à l’évidence d’une nouvelle augmentation qui succèdera à celles prises antérieurement et accompagnées d’autres mesures en faveur des fonctionnaires, des retraités et des chômeurs.
Le communiqué rendu public à l’issue de la réunion du Conseil des ministres, quelques heures seulement après la signature de la Loi de finances 2023, a fait état de l’augmentation des salaires, au cours de 2023-2024, de 4 500 DA/an à 8 500 DA/an selon les catégories, soit des augmentations au cours de 2022, 2023 et 2024 atteignant 47%.
La même source a affirmé que le président de la République a mis l’accent sur la nécessité d’aligner la grille des salaires d’abord sur le pouvoir d’achat, puis sur le soutien continu destiné à la catégorie socialement vulnérable, en tenant compte de la valeur du travail et du développement de la production en tant que principales références pour la revalorisation des salaires.
Les augmentations très attendues dans la Fonction publique toucheront 2,8 millions d’employés, a affirmé dimanche, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Chorfa, l’invité du journal de 20H de la Télévision nationale publique. M. Chorfa a indiqué que la décision du président Tebboune d’augmenter les salaires au cours de 2023-2024 pour atteindre annuellement un seuil oscillant entre 4 500 DA et 8 500 DA en fonction des catégories, «toucheront 2,8 millions fonctionnaires et contractuels, alors que les augmentations dans le secteur économique seront fixées par les conventions collectives entre l’opérateur et le partenaire social».
Près de 3 millions d’employés concernés
Dans son explication, M. Chorfa a souligné que l’augmentation des salaires en trois ans «sera de 47% à 50 % sachant que son seuil variera entre 4 500 et 8 500 DA par an selon les catégories, citant à titre d’exemple l’augmentation salariale au profit des enseignants qui bénéficieront d’une revalorisation de près de 13 500 DA au cours des deux prochaines années.
Concernant la revalorisation des pensions de retraite, le ministre a évoqué la première catégorie des bénéficiaires à savoir les affiliés à la Caisse nationale de retraite (CNR) pour une période de moins de 15 ans et qui perçoivent actuellement une pension de 4 000 à 10 000 DA, précisant que l’augmentation de la pension atteindra 11 000 DA et concerne 900 000 retraités.
Pour la pension de retraite à 15 000 DA, elle augmentera à 20 000 DA et concerne 250 000 retraités, a précisé le ministre du Travail. S’agissant de l’allocation chômage, qui sera également revalorisée sur instruction du Président, passant de 13 000 à 15 000 DA, le ministre du Travail a fait savoir que le nombre de bénéficiaires atteindrait, fin décembre 2022, 1,9 million de bénéficiaires parmi les universitaires, les diplômés des instituts de formation et les non diplômés. Il a fait savoir, à ce propos, que les coûts de la couverture sanitaire (Carte Chifa) des concernés seront pris en charge par l’Etat en attendant leur insertion dans le monde du travail.
Le ministre du Travail a affirmé, par la même occasion, que «ces décisions coûteront des montants importants au Trésor public, certes, mais, a-t-il dit, la préservation de la dignité des Algériens et l’amélioration de leur niveau de vie n’ont pas de prix».
Ces décisions prises par le Président de la République sont «historiques vu que les augmentations de salaires et d’allocations ont grimpé de 50% au cours des dernières années, ce qui prouve que le président de la République a honoré ses engagements vis-à-vis des catégories sociales concernées», a-t-il dit.
Santé : la gestion à l’index
Concernant l’état du secteur de la santé, aussi à l’ordre du jour de la même réunion, le Président a
salué les efforts consentis par les médecins et les personnels de la santé durant les crises sanitaires que le pays a traversées, considérant que la situation générale vécue par le pays a eu un «impact négatif sur ce secteur».
Toutefois, «sa situation qui exige une révision radicale ne signifie pas nécessairement sa reconstruction à partir de zéro», a fait savoir le chef de l’Etat, lequel a souligné que le «principal problème du secteur de la santé ne concerne pas la structuration, mais plutôt la gestion», et que «la réforme doit se poursuivre tout au long de l’année et non pendant une période définie».
Le président Tebboune a plaidé pour «une motivation» des médecins et des paramédicaux en créant une «atmosphère socioprofessionnelle optimale» de manière à leur permettre d’exercer «confortablement» leurs missions et mieux accomplir leur devoir professionnel.
Le président a mis également l’accent sur la nécessité de «séparer la gestion administrative de la gestion médicale» en se dirigeant vers la «spécialisation» des hôpitaux pour créer des pôles de soins en mesure de contribuer à desserrer l’étau sur les hôpitaux au niveau national.
Concernant la feuille de route pour le développement de l’hydrogène en Algérie, le président s’est félicité de la stratégie de création de nouvelles sources d’énergie en Algérie, d’autant que le monde avance aujourd’hui vers les énergies propres, soulignant, toutefois, l’impératif d’une bonne préparation et étude des projets prévus dans cette stratégie.
Le Président a ainsi enjoint aux secteurs concernés par cette stratégie de recourir aux stations de dessalement de l’eau de mer pour développer l’hydrogène.
Dans ce sens, il a enjoint au ministre de l’Energie et des Mines d’œuvrer à hisser le niveau de production du gaz, en vue de préserver la moyenne nationale de consommation, d’une part, et de renforcer l’exportation, d’autre part, en exécution des engagements pris par l’Algérie vis-à-vis de ses partenaires étrangers. <