PAR INES DALI
Elles se battent tous les jours contre une maladie fort éprouvante. Une maladie qui nécessite un traitement lourd ainsi qu’une prise en charge psychologique permanente au vu des bouleversements qu’elles subissent dans leur vie quotidienne. Elles, ce sont les femmes atteintes du cancer du sein. Nombreuses sont celles qui ne peuvent poursuivre certains traitements dans leur ville ou dans leur wilaya. Pour subir les indispensables chimiothérapie et radiothérapie, elles sont contraintes d’aller loin de chez elles, traversant des centaines de kilomètres, plusieurs fois par an pour ce qui est du traitement chimique.
Pour certaines femmes atteintes du cancer du sein qui doivent avoir recours aux traitements susmentionnés, le point de chute est dans la wilaya de Blida, à l’hôpital Frantz-Fanon. Mais là encore, outre le poids de leur maladie, elles se retrouvent confrontées à un autre problème de taille. Celui de leur hébergement pendant les cures de chimiothérapie et de radiothérapie.
Si la première cure ne dure que quelques jours, la deuxième, en revanche, dépasse la durée d’un mois, et l’hôpital ne peut, faute de places pendant une si longue durée, leur assurer un lit. Une initiative fort louable a été entreprise par un citoyen qui a assumé ce volet en créant une association qui s’occupe, désormais, de ces femmes. C’est l’Association Nassima, fondée et présidée par Kara Mostefa Rédha.
L’Association Nassima met à la disposition de ces malades cancéreuses un appartement à Blida, où elles trouvent refuge et bien-être. «Pendant leur séjour médical, ces femmes sont entièrement prises en charge par note association. Nous leur assurons gratuitement l’hébergement, la nourriture, ainsi que le transport», a affirmé, hier, M. Kara, dans une déclaration à «Reporters», précisant que celles qui viennent pour radiothérapie sont prises en charge pendant les 45 jours du traitement.
Mais pas seulement. L’état d’esprit de ces femmes affaiblies par le poids de la maladie nécessite une véritable prise en charge psychologique, et l’association déploie tous les moyens en son pouvoir pour le leur apporter. «Nous avons, au sein de l’association, une psychologue qui leur parle et leur apporte un soutien psychologique, car il faut dire qu’elles vivent une situation très difficile» a ajouté M. Kara, tout en relevant que malgré leur maladie, «ces femmes sont fières et courageuses».
L’Association Nassima, un soutien qui met du baume au cœur
Ces femmes cancéreuses, qui vivent un combat de tous les jours, ont aussi besoin de s’extirper un peu de l’atmosphère empreinte seulement de la maladie et de ses conséquences. Elles ont besoin de vivre autre chose de plus gai pour dire que la vie n’est pas faite que de mauvaises surprises mais est un pack où se mélangent aussi bien les bonnes que les mauvaises choses. C’est dans ce but que l’Association Nassima entreprend de leur apporter du baume au cœur de plusieurs façons. «Quand elles sont chez nous, on change de page et on ne reste pas que sur le volet de la maladie. Chez nous, ces femmes chantent, dansent, rient», a indiqué le président de l’association, qui souhaite pouvoir faire plus pour que leurs séjours pendant les cures de radiothérapie et de radiothérapie ne soient pas tristes pour ces femmes loin de leur familles.
«Elles viennent de l’Ouest où elles ne trouvent pas les traitements qu’il leur faut. Il y a un manque pour la chimiothérapie et la radiothérapie surtout au niveau des wilayas de l’ouest du pays», selon M. Kara, dont l’association accueille ces femmes atteintes du cancer depuis sa création il y a plus de deux décennies.
Voulant élargir les moyens de distraction pour égayer leur passage à Blida, l’association Nassima vient d’acquérir un minibus confortable afin de pouvoir organiser «des excursions pendant le week-end», a révélé M. Kara. Il regrette, toutefois, de ne pouvoir accomplir cette autre mission que s’est assignée l’association faute d’autorisation. «C’est vraiment dommage, car il faut voir comment ces femmes sont contentes lorsqu’elles vont seulement se promener. Elles oublient carrément leur maladie. Alors si on pouvait aussi les prendre en excursion, ce serait formidable !», a conclu le président de l’association Nassima. n