La Confédération des syndicats algériens (CSA) se réunira en fin de semaine à Alger. Les syndicats la constituant débattront des dossiers qui préoccupent les travailleurs, notamment le pouvoir d’achat ainsi que les récentes déclarations du chef de l’exécutif liées à la révision du point indiciaire. La CSA compte arrêter un échéancier pour des «actions communes» d’autant que la tendance au sein des travailleurs est pour «la grève».

PAR MILINA KOUACI
Beaucoup de «consternation et de colère» chez les travailleurs, qui attendaient à ce que le point indiciaire soit augmenté dès le début de l’année. Le Premier ministre, Aimene Benabderrahmane a révélé que le gouvernement révisera le point indiciaire à partir du deuxième semestre de 2022. «Une annonce, tombée comme un couperet sur les travailleurs, a attisé leur colère», dit Abdelouahab Lamri Zegar, porte-parole de l’Unpef. C’est dans ce contexte de «frustration» que la CSA tient sa première réunion de l’année 2022. Les syndicats la constituant vont étudier tous les dossiers soulevés au gouvernement et soumis à débat, comme le pouvoir d’achat, le point indiciaire, la retraite anticipée, ainsi que la révision de la loi 90-14 liée aux modalités de l’exercice syndical, poursuit M. Zegar. Notre interlocuteur indique que les travailleurs qui demandent d’appliquer dans «l’immédiat» les instructions du président de la République, liées à l’augmentation du point indiciaire, sont en faveur des actions de grève. «Nous allons essayer de fixer une date en vue de lancer des actions pour demander l’amélioration du pouvoir d’achat et la concrétisation de nos revendications. La CSA va trancher lors de la prochaine réunion», ajoute le porte-parole de l’Unpef. Ce dernier estime que la CSA a accordé le temps nécessaire au gouvernement pour qu’il agisse et trouve une alternative et des solutions pour l’équilibre du pouvoir d’achat.

Grève des fonctionnaires des impôts et des travailleurs de l’Education
Le front social fait encore parler de lui. En effet, des syndicats ont d’ores et déjà annoncé des mouvements de grève et d’autres brandissent la menace de leur emboîter le pas si la tutelle ne répond pas favorablement à leurs revendications.
Le bureau de wilaya du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) devrait observer, aujourd’hui, une grève qui sera appuyée par un sit-in de protestation devant le siège de la Direction de l’éducation de Tizi Ouzou. Via cette action, le syndicat compte dénoncer l’attitude du directeur de l’éducation qui s’était engagé à régler la situation financière des travailleurs avant la fin de l’année. Lors d’une réunion tenue le 15 novembre 2021, «le directeur de l’éducation avait promis de trouver une issue à nos revendications. Mais rien n’a été concrétisé», regrette le Satef de Tizi Ouzou, dans un communiqué rendu public, qui accuse le premier responsable de la direction de l’éducation de «fuite en avant». Le même syndicat dénonce, «le manque de transparence et l’anarchie» qui règne au bureau chargé des écoles primaires à la direction de l’éducation, en appelant à mettre un terme à «l’abus de certains inspecteurs et directeurs d’établissement scolaire». Il déplore, par ailleurs, le retard dans le traitement des dossiers d’indemnité d’expérience professionnelle. Le syndicat exprime, dans un autre volet, son attachement aux revendications nationales portées par le Satef. Il cite, entre autres, la protection du pouvoir d’achat, le relèvement du point indiciaire, le droit de départ en retraite anticipée, des logements d’astreinte et l’application du décret 266/14 avec effet rétroactif.
De son côté, le Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (Safi) tient une grève nationale aujourd’hui. Il annonce également une grève renouvelable de trois jours par mois à partir du 18 janvier en cours.
Il y a lieu de préciser que les fonctionnaires des impôts réclament «une protection» des employés des abus et pressions des organes externes ainsi que «l‘ouverture de centres d’impôts de proximité». Ils exigent, également, de faire sortir le secteur des impôts de la Fonction publique ainsi que l’application immédiate de la loi organique et le système compensatoire. Ces derniers réclament, par ailleurs, la numérisation du secteur des impôts et l’extension de la qualité de police judiciaire aux employés des impôts.