PAR NAZIM B.
Une semaine après avoir pris note des
augmentations salariales annoncées par le président de la République pour les fonctionnaires et les retraités, et expliquées par le ministre du Travail, l’Organisation syndicale des retraités algériens (OSRA) fait part de ce qu’elle considère comme de «l’injustice» pour les pensions de moins de 20 000 DA.
L’organisation dit également «s’inquiéter» de la non-communication des nouvelles pensions de plus de 20 000 DA, appréhendant «une plus grande désillusion».
Dans un communiqué rendu public hier, Osra a affirmé suivre de près les décisions prises pour améliorer le pouvoir d’achat des retraités, craignant que les dernières augmentations salariales soient sans conséquence sur le pouvoir d’achat du salarié et du retraité en particulier compte tenu notamment de la hausse des prix des produits de première nécessité.
L’organisation syndicale, non encore agréée, «ne peut se prononcer sur les augmentations des pensions de plus de 20 000 DA non encore communiquées, ce qui inquiète beaucoup le bureau national du syndicat qui s’attend à une plus grande désillusion», est-il relevé dans le communiqué.
OSRA a tenu dans ce sens à rappeler qu’elle continuera à revendiquer «l’abolition de l’IRG qui est un impôt injuste, pour une pension qui ne représente que 80 % du salaire pour la plupart des retraités», considérant que leur revenu est déjà amputé de 20 % auquel il faut ajouter IRG.
Pour OSRA, «cette injustice devra être corrigée avant l’application de toute augmentation et la CNR devra trouver d’autres moyens auprès des patrons et des multinationales présentes sur le territoire national pour renflouer la caisse».
L’organisation représentant les retraités reproche ainsi à la CNR d’annoncer chaque année «le nombre de nouveaux retraités pour expliquer l’une des causes de sa crise qui s’étendra encore pendant des années, sans jamais annoncer le nombre de retraités décédés, dont la pension est revenue à la caisse».
OSRA a informé qu’elle s’est penché sur les augmentations des pensions annoncées soient et qui sont scindées en deux catégories : les pensions comprises entre 4 000 et 10 000 DA seront de 15 000 DA et les pensions de plus de 10 000 DA seront de 20 000 DA.
«OSRA crie à l’injustice dans les augmentations, car toutes ces tranches de 4 000 à 10 000 DA, ne peuvent subvenir à une vie digne avec de telles pensions et il était plus préjudiciable d’affecter ces revenus de la même somme c’est-à-dire 11 000 DA, ainsi celui de 4 000 DA touchera 15 000 DA, celui de plus de 15 000 DA aura plus de 26 000 DA», est-il indiqué dans le communiqué.
Pour réparer cette «injustice», OSRA revendique une «augmentation minimum pour les moins de 20 000 DA à 11 000 DA pour avoir des augmentations justes pour tous les pensionnés de moins de 20 000 et non pas observer une ségrégation dans ces pensions misérables qui n’ouvrent pas à une vie digne».
Mais, pour OSRA cela reste toujours «insuffisant» vue la valeur du dinar algérien, l’inflation incontrôlable, la spéculation sur toutes les matières consommables et auxquelles l’Etat n’a pas trouvé de solutions.
OSRA pense qu’il est «incompréhensible» que les augmentations soient différentes entre retraités et que pour plus de justice, les pensions de retraite «doivent obéir à une grille de pension avec un point indiciaire, ainsi toute augmentation de salaire sera suivie par celle des pensions, sans oublier que la revalorisation de celles-ci restera un acquis».
Relevant que l’abolition de l’IRG pour les retraités reste un objectif pour OSRA et une nécessité pour les retraités, l’organisation syndicale estime qu’un pas est aujourd’hui atteint, puisque les pensions de moins de 30 000 DA ne sont pas imposables et il représente plus de 2 millions de retraités.
Elle juge, cependant, temps de «le généraliser à toutes les pensions pour plus de justice, surtout en ce moment où les recettes de l’état sont tirées vers le haut». n