PAR NAZIM B
Le Parti des travailleurs (PT) est revenu une nouvelle fois sur la question des salaires des fonctionnaires réclamant la généralisation des revalorisations décidées récemment par le chef de l’Etat ainsi que la valorisation du Smig, ce qui toucherait aussi bien la fonction publique que le monde du travail dans la sphère privée.
La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a motivé son plaidoyer pour une généralisation des augmentations salariales par le souci de soutenir le pouvoir d’achat érodé des travailleurs ainsi que par la nécessité de relancer la consommation et l’économie nationale.
C’est ce que la cheffe du parti de gauche a défendu avant-hier à l’ouverture de la réunion du secrétariat du bureau politique du parti se déclarant opposée à ce qu’elle a considéré comme des «augmentations aléatoires» des salaires dans la Fonction publique.
Louisa Hanoune a réclamé, par la même occasion, la généralisation des augmentations pour qu’elles touchent les travailleurs du secteur privé, rejoignant dans le sillage, la voix de ceux qui revendiquent une révision significative de la valeur du SMIG.
Parmi ces voix figure l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), présidée par Mouloud Kheloufi, qui a plaidé pour un SMIG à 40 000 DA y compris dans les entreprises privées, relevant que si la mesure venait à être appliquée, elle concernerait 7 millions de travailleurs dont 2,2 millions exerçant dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
«L’augmentation des salaires doit concerner tous les travailleurs, tant dans le secteur privé que public. C’est-à-dire, c’est le Smig qui doit augmenter. Il faut aussi augmenter toutes les pensions, y compris la bourse des étudiants», a plaidé Mme Hanoune, qui a estimé qu’une telle option est possible dans la mesure où le pays «se porte mieux financièrement».
Elle a relevé que c’est ainsi que l’on peut relancer l’économie en encourageant la consommation, appelant les autorités à «engager d’importants investissements publics pour créer de l’emploi et donner un sérieux coup de starter à l’économie nationale».
Pour sa part, le directeur général du Budget au ministère des Finances a indiqué qu’un budget de 350 milliards de dinars a été alloué à l’augmentation des salaires des travailleurs de la Fonction publique, précisant que les salaires des 2,8 millions fonctionnaires de la fonction publique seront augmentés durant cette année 2023, ajoutant dans le même contexte que le même montant sera attribué aux fonctionnaires pour l’année prochaine.
Le même responsable a souligné également que les augmentations seront versées à partir du mois de mars prochain, avec un effet rétroactif à compter du mois de janvier 2023.
Il a précisé dans le même sens que les autorités visent à ce que les salaires les plus bas seront les plus valorisés avec une augmentation qui sera calculée sur l’ajout de 75 points aux points indiciaires des années 2023 et 2024.
Sur un autre registre, Louisa Hanoune a exprimé sa désapprobation au dernier accord conclu avec le Qatari Retaj pour la gestion de 30 infrastructures hôtelières du pays.
«On ne connaît pas cette entreprise. Mais, ce dont nous sommes sûrs, c’est que nous avons suffisamment de gestionnaires. Nous avons des écoles qui forment de bons responsables de l’hôtellerie. Ce qui manque, ce sont les salaires des travailleurs dans ce secteur qui sont trop bas», a-t-elle soutenu, ajoutant que «les directeurs aussi sont sous pression et ne peuvent pas prendre des décisions.
Et si Louisa Hanoune s’est félicitée du fait que des hôtels soient réhabilités par l’Etat à coup de milliards, elle ne souhaite pas que leur gestion soit confiée à des opérateurs privés.
En outre, Louisa Hanoune a réitéré son appel pour la libération des détenus tout en insistant sur «l’ouverture des champs politique et médiatique». n