L’Ansej va changer de tutelle en passant de la coupe du ministère du Travail vers celle du ministère des Micro entreprises, des Start-up et de l’Economie du savoir, récemment créé.
C’est l’une des nouveautés annoncées à l’issue de la réunion du Conseil des ministres tenue dimanche au cours de laquelle, le chef de l’Etat a instruit le gouvernement à l’effet de «rattacher l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) au ministère des Micro entreprises, des Start-up et de l’Economie du savoir».
Dans son instruction, le Président de la République a évoqué des «raisons économiques» à l’origine de cette option marquant une nouvelle configuration encadrant ce dispositif qui n’a pas cessé de faire parler de lui depuis son lancement en septembre 1996. Le dispositif, créé dans le cadre de la lutte contre le chômage, notamment au sein de la classe juvénile, a incontestablement permis la création de nombreuses micro-entreprises dans divers secteurs d’activité. Il a en effet constitué une belle opportunité pour des jeunes qui ont investi le monde actif avec des performances certaines en générant des emplois directs et indirects.
Les chiffres communiqués par l’ancien ministre du Travail, Mourad Zemali, pour l’exercice 2019 font ainsi état de la création de 5 535 micro-entreprises dans le cadre de l’Ansej ayant permis la création de 13 852 emplois. Sauf que ce dispositif a été accompagné des «effets pervers de la subvention des crédits». Ce qui avait contraint le gouvernement à limiter à 3% au maximum le taux de la bonification par le Trésor public des crédits bancaires accordés aux investissements autres que ceux relevant des dispositifs Ansej, Cnac et Angem ou ceux réalisés dans des régions spécifiques (Sud et Hauts-Plateaux). A cela s’est ajouté un taux élevé de mortalité des micro entreprises lancées, jusqu’à créer des litiges entre la tutelle et les promoteurs des dits projets faute de remboursement des crédits contractés. Une situation qui a généré des «poursuites judiciaires» à l’encontre de ceux qui n’ont pas pu rembourser leurs prêts dans les délais réglementaires.
Par ailleurs, et lors de ce Conseil des ministres, M. Tebboune est revenu longuement sur le secteur de l’entreprise, notamment les start-up, notant que «l’Etat leur a réuni les conditions nécessaires au financement et à la prise de décisions». Le ministre des Micro entreprises, des Start-up et de l’Economie du savoir a, pour sa part, mis en évidence «l’attachement de ce secteur à l’instauration d’un écosystème d’innovation régional visant à hisser graduellement l’Algérie au rang de leader régional au niveau africain». Pour y arriver, le ministre a évoqué «un recours à un programme structurant (MIT REAP) utilisant 39 accélérateurs technologiques, lequel a permis à nombre de groupes de se développer à travers le monde».
«L’aboutissement de ce programme par l’utilisation des infrastructures disponibles (Groupements et incubateurs technologiques), en appelle à d’autres mesures, à savoir la réalisation d’un hôtel pour les leaders de la numérisation et l’économie numérique en vue de soutenir les start-up nationales et la création de laboratoires de fabrication (Fablab), a expliqué le ministre. Ces laboratoires doivent répondre «aux standards internationaux pour tester et adopter les solutions innovantes permettant l’émergence de start-up dans le domaine des technologies alimentaire, agricole et industrielle», a-t-il ajouté.
L’exposé du ministre a annoncé également la création d’un Conseil supérieur de l’innovation avec la participation de la diaspora algérienne qui aura pour mission «la création de points focaux, pierre angulaire de la mise en œuvre de la politique de numérisation», selon le communiqué sanctionnant la réunion du Conseil des ministres.