L’équipe nationale des locaux (A’) a concédé un nul (0/0) au goût de défaite samedi contre le Maroc pour le compte du 1er tour des éliminatoires du CHAN-2020 prévu au Cameroun. Un derby maghrébin marqué par la terne prestation des «Verts» mais aussi l’extinction des projecteurs du stade Mustapha Tchaker (Blida), théâtre de ce duel. Un incident à la limite de l’admissible à ce niveau. Surtout pour un pays qui prétend pouvoir abriter une Coupe d’Afrique des nations.
Dans cette rencontre, sur le plan technique, il n’y avait rien de réjouissant ou qui puisse faire croire que les camarades de Sofiane Bendebka pourront aller chercher la qualification des terres marocaines le 18 octobre prochain. On aura eu droit à une sélection sans liant entre les compartiments. L’absence de matchs amicaux et le retard accusé pour préparer cette sortie importante ont, logiquement, laisser transparaître un patent manque de cohésion.
Exceptées les 10 premières minutes, dans lesquelles les poulains de Ludovic Batelli ont essayé de surprendre les visiteurs, le restant de la partie était trop brouillon avec des actions individuelles. Chaque joueur voulait faire la différence à lui seul. Parfois par manque de solutions, d’autres à cause de l’envie de surjouer. Contre des «Lions de l’Atlas» mieux organisés, les «Fennecs» n’ont pas pu trouver la faille.
A l’issue de cette empoignade, le driver de l’EN a regretté «la première mi-temps durant laquelle on pouvait marquer, mais en seconde période le jeu est devenu fermé. L’équipe marocaine a su fermer les espaces. Même l’arbitre a laissé quelque peu le jeu en 2e mi-temps.» Néanmoins le technicien français a laissé croire qu’«il reste encore le match retour au Maroc où on tentera de réussir la qualification même si on est conscients que notre mission sera difficile. On doit faire des réglages en attaque. On doit chercher des attaquants avec un autre profil.» Hamroune et Bouguelmouna semblent avoir perdu beaucoup de crédit.
L’écart de Bouchar
La carence de solidarité a été révélée préalablement avec cette attitude fortement condamnable de Sofiane Bouchar. Le sociétaire du CR Belouizdad a, tout simplement, décidé de quitter le regroupement après avoir appris qu’il ne sera pas parmi les 18. Le Chababiste risque gros car, selon l’article 188 (refus de con vocation en équipe nationale) du code disciplinaire de la FAF, il est stipulé que «tout joueur évoluant en Algérie refusant de répondre à la convocation en sélection nationale, ou ayant quitté le regroupement sans autorisation du sélectionneur, ou renvoyé pour indiscipline, ou qui se signale par un comportement répréhensible, s’expose à quatre (04) matchs de suspension fermes pour le joueur au sein de son club assortis de cent mille dinars (100.000 DA) d’amende pour le club.» Un état d’esprit qui reflète la mentalité des footballeurs évoluant dans l’élite Dz. La rigueur doit être instaurée et la Fédération algérienne de football (FAF), devra frapper fort pour que ces agissements ne se reproduisent plus dans l’avenir. Ainsi, l’ancien sociétaire de l’ES Sétif, revenu au «Chabab» l’hiver dernier, a sali sa réputation et celle de son club qui devra, vraisemblablement, se passer de ses services si l’Instance
fédérale le sanctionne.
Organisation de la CAN : prétention en panne
Sous les yeux de Raouf Salim Beranoui, premier responsable du Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui s’est rendu dans l’enceinte blidéenne, «El-Khadra» a donc manqué une belle occasion pour avoir l’avantage avec la seconde manche programmée dans moins d’un mois. Aussi, le numéro 1 du MJS a assisté à une situation cocasse. Après le retour des vestiaires, les projecteurs de Tchaker se sont éteints provoquant l’arrêt du match.
Une panne électrique serait derrière cette extinction venue rappeler l’implacable réalité : l’Algérie ne peut même pas organiser un simple match sans incident. Abriter une coupe d’Afrique des Nations relèverait du miraculeux. Aujourd’hui, le pays ne dispose pas des commodités lui permettant d’être en mesure d’accueillir la prestigieuse et exigeante messe continentale. C’est la deuxième leçon de la soirée après celle qui dit que le football national a beaucoup à faire pour qu’on puisse dégager une sélection A’ compétitive et qui puisse, un jour, pouvoir remporter un CHAN. On ne va pas être pessimiste mais il sera difficile d’éliminer le tenant du titre chez lui. n