Les élèves reprennent ce matin le chemin de l’école après des vacances d’hiver qui ont duré trois semaines. Ils ont eu exceptionnellement droit à trois longues semaines de vacances, au lieu des deux semaines habituelles. Une décision prise par le ministère de l’Education en raison des cas de contamination à la Covid-19 dans le milieu scolaire.
PAR MILINA KOUACI
Les enseignants ont, pour leur part, poursuivi le travail pour finaliser la correction des copies et remettre les notes des élèves à l’administration des établissements scolaires. Une semaine utilisée, également, pour la vaccination du personnel. Une campagne de vaccination qui n’aurait pas connu une forte adhésion, selon les acteurs sociaux.
Afin de prévenir la propagation du coronavirus, le ministère a lancé une 3e campagne de vaccination. L’opération débute aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au 13 du mois en cours. Pour la réussite de l’opération, le ministre a mis en avant la nécessité de la coordination entre les directeurs de la santé et ceux de l’éducation afin de rapprocher davantage les équipes médicales du personnel de l’éducation. Selon le premier responsable du secteur, les hauts taux de vaccination ont été enregistrés dans les wilayas où des équipes médicales et paramédicales se sont déplacées aux établissements scolaires. Le secteur de l’éducation comporte des millions de personnes entre élèves, enseignants et personnel. Des syndicats redoutent que la réouverture des écoles se fasse dans des conditions identiques à celles que la tutelle avait annoncées avant la fermeture. «Nous n’avons pas de moyens de protection», regrette Boualam Amoura, secrétaire général du Satef. Cependant, le ministre de l’Education nationale a donné des orientations aux directeurs de l’éducation des wilaya à l’effet de préparer le retour des élèves et de prendre en charge les préoccupations soulevées dans l’objectif de garantir la sécurité sanitaire des élèves et des fonctionnaires du secteur.
Des actions sur le terrain
La tension reprendra aussitôt la reprise des cours, puisque de nombreux syndicats annoncent d’ores et déjà le retour à la protestation au cas où le département de Abdelhakim Belabed ne prend pas en charge les revendications encore en suspens. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapeste) a pris le secteur en otage pendant 12 jours. Conséquence d’une grève cyclique de deux jours par semaine qu’il avait entamée le 2 novembre dernier. Le syndicat a annoncé la poursuite de son mouvement de grève dès la reprise des cours et ce, jusqu’à satisfaction de ses revendications, tout en menaçant de radicaliser ses actions. Les enseignants affiliés au Cnapeste ont retenu les notes des élèves. Ce qui a entravé des écoles d’établir et de remettre les relevés de notes aux élèves.
De son côté, le bureau régional du Sud de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) observera un arrêt de travail, le 10 janvier prochain. Les bureaux locaux des wilayas du Sud vont tenir des assemblées générales afin de décider des actions à entreprendre. Il en est de même pour la Confédération des syndicats algériens (CSA) qui compte se réunir au cours de janvier à l’effet d’élire un nouveau coordinateur à la CSA, après l’expiration du mandat de Salim Oulha, secrétaire général du Cnapeste, et aussi décider des actions à entreprendre. La CSA, constituée essentiellement des syndicats de l’éducation et de la santé, dénonce la situation sociale des travailleurs qui «ne cesse de se dégrader». Pendant que les syndicats de la Fonction publique demandent des augmentations des salaires et une révision des indemnités, dans les plus brefs délais, le Premier ministre Aimene Benabderahmane a fait savoir, jeudi, que le gouvernement révisera le point indiciaire à partir du deuxième semestre de cette année. Ces syndicats demandent, depuis avril, la consolidation et l’amélioration «en urgence» du pouvoir d’achat qui est à son plus bas niveau. Une annonce qui pourrait attiser la colère des travailleurs qui attendent «impatiemment» que leurs conditions socioprofessionnelles s’améliorent.