Le ministère de l’Education nationale compte créer de nouveaux postes pédagogiques et administratifs pour soulager les directeurs et les enseignants du cycle primaire de certaines tâches. Le ministère s’est engagé à accorder beaucoup d’importance à l’éducation dans le cycle primaire et fait savoir qu’une commission s’attelle à la révision du programme scolaire.

PAR MILINA KOUACI
Le ministère de l’Education nationale continue de recevoir ses partenaires sociaux dans le cadre des séances de travail bilatérales consacrées pour la révision du statut particulier du personnel. Dimanche et lundi dernier, le ministère a reçu l’Organisation algérienne des professeurs de l’éducation (OAPE) et le Syndicat national des directeurs des écoles primaires (Snadep). Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, s’est engagé auprès de son partenaire social à concrétiser ses revendications socioprofessionnelles et à plaider auprès du gouvernement en faveur des doléances qui ne relèvent pas de ses prérogatives. Le Snadep estime que les réponses apportées par le ministère à ses revendications étaient «satisfaisantes». Le ministère s’est, en effet, engagé à satisfaire dans l’immédiat quelques revendications, et demandé du temps pour étudier profondément d’autres. Il a signifié son «incompétence» dans certains dossiers, en particulier, soustraire la gestion des écoles primaires aux Assemblées communales, indique Abdelkrim Gaïd, président du Snadep.
Dans le but d’atténuer les difficultés d’organisation et de gestion des écoles primaires, ces dernières seront renforcées par la création de nouvelles fonctions censées soulager les directeurs et les enseignants du cycle primaire de certaines tâches.
Les directeurs des écoles primaires réclament, entre autres, de décharger le directeur de l’enseignement conformément au décret exécutif 08/315 complété par le décret 12/40, et refuse de s’occuper de la vente du livre scolaire, tandis que les enseignants demandent d’être dispensés des tâches extra-pédagogiques. «Le ministre s’est engagé à créer de nouvelles fonctions dans le cycle primaire pour soulager les proviseurs et les enseignants», a indiqué Abdelkrim Gaïd. Le ministère va créer, en effet, des postes pédagogiques et administratifs pour une meilleure gestion des écoles primaires, explique notre interlocuteur.
Le ministère s’est engagé, également, à accorder «plus d’importance» à l’éducation dans les écoles primaires, en adoptant des mécanismes pour alléger le poids du cartable. M. Belabed a indiqué qu’une commission s’attelle à réviser le programme scolaire et œuvre à doter les classes de 3e, 4e, et 5e AP dans toutes les communes de tablettes tactiles. Le président du Snadep a fait savoir, par ailleurs, que le ministère a exigé du temps pour étudier «profondément» certains dossiers comme celui de la vente du livre scolaire.
M. Belabed a, dans un autre volet, signifié au syndicat que la libération des écoles primaires de la gestion des Assemblées communales «ne relève pas» de ses prérogatives, sachant que les directeurs des écoles primaires demandent inlassablement de détacher les écoles primaires de la gestion des APC, auxquelles ils reprochent de «faillir» à leurs missions.
Concours de recrutement sur titre
Par ailleurs, le ministère de l’Education nationale organisera un concours sur titre pour le recrutement des enseignants. Sans livrer des détails sur la date de déroulement ou des besoins pédagogiques en matière d’enseignant, le président de l’Organisation algérienne des professeurs de l’éducation (OAPE), Boudjemma Chihoub, qui a plaidé pour l’intégration directe des enseignants contractuels dans des postes vacants, affirme que le ministère de l’éducation organisera un concours de recrutement sur titre, en valorisant l’expérience professionnelle des enseignants contractuels.
Dans un autre volet, il a insisté sur l’importance de la révision de la grille des salaires et l’amélioration du pouvoir d’achat pour une meilleure situation sociale de l’enseignant. Il réclame une augmentation du point indiciaire à 100 DA, réviser la hausse les primes et celle de la prime de zone, ainsi que l’institution de nouvelles indemnités. Il a exigé de la tutelle de prendre en charge ses préoccupations, notamment la révision des programmes pour améliorer la qualité de l’enseignement et alléger le cartable de l’élève, l’unification des critères de classification par la valorisation des diplômes pour garantir l’égalité des chances et le droit à un avancement au grade de professeur principal au bout de 5 ans d’exercice et de professeur formateur au bout de 10 ans, ainsi que le droit à la retraite proportionnelle après 25 ans d’exercice, et l’inscription du métier d’enseignant parmi les métiers à haute pénibilité.
Il y a lieu de préciser que ces rencontres interviennent dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du président de la République, qui a ordonné, lors du Conseil des ministres, du 2 mai, d’ouvrir le dialogue avec les différents partenaires sociaux en vue d’améliorer la situation socioprofessionnelle des affiliés au secteur et de réviser le statut des travailleurs.