PAR MILINA KOUACI
Des enseignants contractuels ont observé, hier, un sit-in de protestation devant les directions de l’Education nationale du territoire national pour réclamer l’intégration directe. Ils appellent le ministère de l’Education et les hautes autorités à délivrer des autorisations exceptionnelles pour l’intégration sans conditions ni restriction dans les postes vacants.
Cela fait onze ans que le ministère de l’Education nationale a intégré 18 000 enseignants dans les postes vacants, rappelle Khadidja Belakadi, députée du groupe parlementaire du MSP, dans une question écrite adressée au ministre de l’Education, Abdelhakim Belabed, en date du 3 mars. «Les enseignants contractuels sont au nombre de 18 000. Parmi eux, des enseignants en poste depuis 10 ans. Une période durant laquelle ce personnel a acquis une expérience et une formation qui lui permettent l’intégration», écrit la députée, qui indique que la dernière intégration des enseignants dans le secteur de l’Education remonte à 2011.
Cette corporation organise, en effet, depuis la levée des restrictions imposées par le coronavirus, des sit-in de protestation et des grèves pour réclamer ce qu’elle qualifie de droits «légitimes» et appelle sans cesse les syndicats autonomes du secteur à la soutenir.
Les protestataires, qui estiment qu’ils sont «marginalisés» car la carrière d’un nombre important d’entre eux s’étend «sur des années d’expérience», demandent une prise de considération de leur ancienneté pour leur intégration. Outre les enseignants contractuels, les nouveaux diplômés universitaires exigent, à leur tour, l’ouverture d’un concours pour le recrutement des enseignants. Le ministère a annoncé, en septembre dernier, qu’un concours de recrutement sur titre sera organisé plus tard. La tutelle a fait recours exceptionnellement, et à deux reprises, aux listes d’attente du concours de 2017/2018 grâce à l’autorisation exceptionnelle de la Direction générale de la Fonction publique. Mais elle a indiqué qu’il était impossible de prolonger l’exploitation des listes de réserves pour le recrutement cette année, appelant les candidats concernés à participer au concours de recrutement des enseignants pour l’accès aux différents grades de l’enseignement.
Nonobstant, les enseignants contractuels jugent qu’il est «irraisonnable» de soumettre un contractuel à un concours de recrutement au même titre qu’un nouveau diplômé ou un universitaire qui n’a aucune expérience professionnelle. Ils estiment qu’un concours qui valorise l’expérience des contractuels «ne leur garantit pas un poste de travail». La tutelle a toujours fait appel aux contractuels pour garantir un encadrement et une stabilité pour une année pédagogique sereine. Selon la Coordination des enseignants contractuels, elle leur avait promis de statuer sur leur dossier et de le défendre auprès du gouvernement afin de trouver une solution consensuelle.
Ces derniers insistent sur la «légitimité» de leurs revendications, consistant en «leur intégration sans condition dans des postes vacants», «la priorisation» des enseignants contractuels et suppléants dans le recrutement, «la valorisation» de l’expérience professionnelle.