Le Cnapeste marque une halte. Il a décidé de suspendre son mouvement de grève cyclique et de maintenir, en parallèle, le boycott de la remise des notes des élèves des 1er et 2e trimestres aux administrations des établissements scolaires. Nonobstant, ces deux décisions pourraient être revues, le syndicat a gardé la session de son conseil national ouverte.
PAR MILINA KOUACI
Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) a tranché, au terme de la session de son conseil national, tenu les 4 et 5 mars à Boumerdès, pour la suspension de la grève avec le maintien du boycott de remise des notes du premier et du deuxième trimestres. Le Cnapeste avait paralysé les établissements scolaires par une grève de deux jours par semaine qui a duré trois mois, entre novembre et février, avant que l’organisation syndicale ne sursoie à son mouvement.
Les résultats des délibérations ont été annoncés après avoir analysé sur deux jours consécutifs les comptes rendus des conseils de wilaya tenus le 1er mars dernier. Le syndicat peut renouer avec la grève comme il est en mesure de l’annuler et de remettre les notes des élèves. «Il ne faut pas verser dans la provocation», avertit le syndicat qui met en garde contre les tentatives de «toucher aux acquis des travailleurs». Il cite entre autres le projet de loi portant statut particulier des travailleurs de l’éducation et appelle, par ailleurs, à associer le partenaire social à la révision du statut général de la Fonction publique 06-03.
Le syndicat avait gelé toute action depuis le 5 décembre, au lendemain de la suspension des cours et la propagation du coronavirus dans le milieu scolaire. Mais après la reprise, le syndicat a annoncé le renouement avec la grève et a, effectivement, observé une action de grève les 28 février et 1er mars. Il a même annoncé une action pour les 7 et 8 mars mais qui n’aurait finalement pas lieu, suite à la décision du conseil national de suspendre toute action de grève. Le syndicat estime que les «conditions ne sont pas réunies pour asseoir une stabilité dans le secteur». Il cite, à titre d’exemple, le concours de promotion aux grades d’enseignants principal et formateur qui s’est déroulé le 26 février dernier et qui était «consternant pour le personnel» en raison du nombre de postes ouverts à la promotion. «Des centaines, voire des milliers, d’enseignants ont concouru pour un seul ou une dizaine de postes dans certaines wilayas, alors que la promotion automatique est un droit». Toutefois, le syndicat exprime son soutien à l’approche du ministère visant «le rapprochement et le renforcement du partenariat avec les syndicats du secteur et d’exploiter cette approche pour instaurer la confiance et consolider les acquis pour contribuer à la stabilité du secteur.
Le syndicat exprime dans un autre contexte son attachement à sa plateforme de revendications. Il s’agit de l’amélioration du pouvoir d’achat de l’enseignant à travers la révision des salaires, l’augmentation du point indiciaire et l’institution de nouvelles primes.
Il revendique, également, l’actualisation de la prime de zone et le rétablissement de la retraite anticipée et de remédier aux conditions déplorables liées à l’exercice de la fonction, ainsi que la garantie des libertés syndicales. <