Par MILINA KOUACI
Pas un jour sans voir un syndicat de l’éducation exprimer son courroux que ce soit sur la question du statut particulier ou la non prise en charge de ses revendications socio-professionnelles. Hier, c’est au tour des directeurs des écoles primaires et des intendants d’expriment leur «déception» quant à leurs revendications restées en «suspens». Ce qui attise la colère des syndicalistes qui ont opté pour la contestation.
La gestion des écoles primaires par les APC continuent d’être critiquée par les professionnels du secteur, notamment les directeurs des écoles primaires qui demandent de rattacher leurs établissements au ministère de l’Education nationale.
A Oran, la section locale du Syndicat national des directeurs des écoles primaires (Snadep) a décidé de boycotter les activités administratives de remise des notes et la tenue des conseils de classes. Cette action sera appuyée par un sit-in de protestation devant le siège de la direction de l’éducation d’Oran le 19 décembre prochain.
La section locale de Bou Saada a fait part à la tutelle de son «ras-le-bol» des conditions précaires de gestion des établissements. Plus de 50 écoles souffrent de manque de moyens. Il cite la surcharge des classes et le manque d’infrastructure, l’équipement et autres problèmes liés à la restauration. «Cette situation se répercute négativement sur le rendement des proviseurs et des élèves», regrette le syndicat. Il reproche aux Assemblées communales de fermer les portes du dialogue et d’ignorer les demandes d’audience des directeurs. Il demande ainsi aux APC d’honorer leurs engagements et de prendre en charge les écoles primaires, tout en appelant en parallèle à libérer les écoles primaires de leur gestion.
Même revendication soulevée par la section locale de Béjaïa qui demande, à son tour, de soustraire les écoles de la gestion des Assemblées communales. Elle demande, par ailleurs, d’élaborer une loi qui criminalise les agressions contre les directeurs qu’elles soient physiques ou verbales. Elle réclame, également, une meilleure classification des directeurs, dénonce l’attitude de la commission chargée de la révision du statut particulier des corps spécifiques de l’éducation et aussi la retraite sans condition d’âge.
De son côté, le Syndicat national autonome des fonctionnaires intendants de l’éducation (Snafie) menace de grève ouverte dans le cas où ses revendications ne sont pas prises en charge. Le syndicat évoque en particulier ses propositions liées à la révision du statut particulier. Ce syndicat manifeste pour la énième fois son «mécontentement» des conclusions de la commission chargée de la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation.
Après la rencontre des syndicats autonomes avec le ministère de l’Education nationale consacrée à ce dossier, le syndicat estime que les conclusions sont «décevantes» et demande de prendre en considération les propositions qu’il a formulées, estimant que c’est la catégorie «la plus lésée» de l’ancien statut particulier qui est en vigueur. Dans un autre volet, les fonctionnaires des services économiques revendiquent le droit à la prime de responsabilité.
Il faut rappeler que plusieurs syndicats ont brandi la menace de protestation si leurs revendications ne sont pas prises en charge dans le nouveau statut particulier, sachant que le ministère n’a pas encore remis une copie de la mouture du projet de loi aux syndicats.
Des syndicats enseignants ont sollicité l’intervention du président de la République pour rendre justice à leur corporation, car l’objectif, estiment-ils, derrière l’ouverture de ce dossier était l’amélioration de la situation socioprofessionnelle des enseignants. n