Les hausses successives des contaminations à la Covid-19 qui se maintiennent au-dessus des 2000 cas par jour et la faible engouement des enseignants pour la vaccination inquiètent parents d’élèves et syndicats. Ces derniers, qui avaient demandé la fermeture des écoles pour freiner la propagation du coronavirus dans le milieu scolaire, s’interrogent sur les conséquences pédagogiques, notamment si la suspension des cours devait se prolonger.
PAR MILINA KOUACI
Les pouvoirs publics ont annoncé, mercredi dernier, la suspension des cours durant dix jours afin de freiner la propagation de coronavirus dans les écoles. En parallèle, le ministère de l’Education nationale, en coordination avec celui de la Santé, a lancé une quatrième campagne de vaccination dimanche.
Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) Boualem Amoura fait état du manque d’engouement pour la vaccination : «Pour la quatrième fois, nous constatons un manque d’engouement pour la vaccination.» M. Amoura rappelle que la réticence à la vaccination «n’est pas propre au secteur de l’Education, mais elle est relevée dans tous les secteurs». Il reproche, en revanche, à l’Etat de ne pas mettre les moyens permettant d’appliquer le protocole sanitaire dans les écoles et dénonce la décision de fermer toutes les écoles.
«Nous avons un petit pourcentage de contaminations comparativement au nombre de fonctionnaires et d’élèves. Il n’y a pas de raison de paniquer», ajoute notre interlocuteur, qui regrette «la fermeture de toutes les écoles. Pour lui, «il aurait fallu agir et procéder à la fermeture au cas par cas, comme cela se fait ailleurs dans le monde», dit-il.
Comme le secrétaire général du Satef, le président de l’Union nationale des parents d’élèves (UNPE) Hamid Sadi indique que la réticence à la vaccination est un «problème de société», tout en exprimant son souhait de voir le personnel de l’Education se rapprocher des points de vaccination afin d’endiguer la propagation de l’épidémie. Cependant, d’un ton optimiste, M. Sadi, prévoit que les élèves reprendront ce dimanche les cours. «Les contaminations à la Covid-19 ont légèrement reculé dimanche. Mais, il faut attendre les prochains jours pour confirmer la baisse ou la poursuite de la hausse des contaminations», dit le président de l’UNPE. Il ajoute, dans tous les cas, «on saura d’ici la fin de semaine si les cours seront suspendus à nouveau».
Les élèves notamment des classes d’examens officiels s’inquiètent des conséquences pédagogiques de la fermeture. A l’heure actuelle, le ministère n’a annoncé aucune mesure, mais le partenaire social avance déjà l’idée de réduire les vacances de printemps à une seule semaine si la suspension des cours est prolongée afin de rattraper les cours n’ayant pas été dispensés.
La décision de suspension des cours n’influence pas l’avancement dans l’application du programme, estime Hamid Sadi. Mais «si la suspension des cours se prolonge, nous appelons à la réduction des vacances du printemps d’une semaine», plaide le président de l’UNPE. Le ministre de l’Education a, en effet, tenu jeudi dernier une rencontre avec les associations de parents d’élèves où il a écarté l’alternative de fixer les examens en deux phases pour les trois paliers. «Le ministre nous a informé que le système des trois trimestres est maintenu», rapporte Hamid Sadi. Nonobstant, si la situation sanitaire ne s’améliore pas, «la tutelle pourrait changer d’avis», estime M. Sadi.
Quant au Satef, il estime que «les conséquences pédagogiques sont néfastes. Le plan exceptionnel a diminué le volume horaire des élèves, notamment dans le primaire, où ils n’ont cours que deux jours et demi par semaine. Nous sommes déjà en retard. Le taux d’application du programme est de 30%». Boualem Amoura n’écarte pas la possibilité de réduire les vacances de printemps d’une semaine afin de rattraper les cours perdus. <