Les résultats scolaires du premier trimestre de cette année ne diffèrent pas de ceux des années précédentes, estiment des syndicats et parents d’élèves, qui les qualifient de «moyens». Le problème ne réside pas uniquement dans les «mauvaises conditions de travail», mais dans le programme et le mode d’enseignement.

PAR MILINA KOUACI
Les résultats obtenus cette année sont similaires à ceux de l’année passée, se contente de dire Hamid Saadi, président de l’Union nationale des parents d’élèves (UNPE) selon les échos parvenus à cette association.
Mais pour notre interlocuteur, «les résultats de chaque premier trimestre sont moyens. Nous nous sommes habitués à ce scénario, et ce, au niveau national», dit M Saadi. A ses yeux, le rendement et la performance des élèves s’améliorent au 2e et au 3e trimestre.
Les grèves, poursuit notre interlocuteur, impactent «négativement» les élèves, allusion au débrayage du Cnapeste, et souhaite que le conflit qui oppose le Cnapeste à la tutelle trouve une issue. Tout comme il a dénoncé la non-remise des bulletins de notes par les écoles où exercent des enseignants affiliés au Cnapeste et qui ont entamé une grève cyclique de deux jours par semaine depuis le 2 novembre dernier.
Il indique, par ailleurs, que la situation sanitaire a également impacté l’enseignement. «La reconduction du mode d’enseignement par alternance de groupe a réduit le volume horaire de l’élève et a augmenté, en contrepartie, celui de l’enseignant», dit-il. Le cycle primaire est le plus touché par un programme scolaire chargé et un volume horaire réduit pour l’élève. «L’élève ne fait que 10 heures de cours par semaine. Ce qui est insuffisant pour l’assimilation», regrette le président de l’UNPE.
Pour sa part, le porte-parole du Cnapeste estime qu’il est «difficile d’évaluer les résultats scolaires» qui sont, à ses yeux, «disparates». Une différence qu’il renvoie au plan exceptionnel des cours, à la situation sanitaire et au volume horaire qui ne favorisent pas l’assimilation chez les élèves. «C’est un problème de maîtrise, surtout des matières essentielles. Des inspecteurs ont donné des instructions pour avancer dans l’exécution du programme», fait savoir M. Boudiba, ce qui contraint l’enseignant à se passer des exercices et travaux pratiques qui aident pour l’assimilation.
S’agissant de la rétention des notes par les enseignants grévistes, le porte-parole du Cnapeste indique que les élèves peuvent calculer leurs moyennes et s’auto-évaluer parce que les enseignants leur ont communiqué leurs notes, bien que des écoles n’ont pu établir ni remettre le bulletin à l’élève.
De son côté, Mustapha Kassad, porte-parole de la Coordination des enseignants contractuels de l’éducation (CECE) fait un constat amer. Il indique que les résultats sont «moyens», en faisant, toutefois, un état du «faible niveau des élèves en mathématiques». «Les maths constituent toujours un problème pour l’élève algérien dans les trois cycles et les notes obtenues sont faibles», regrette M. Kassad. «Le niveau scolaire baisse d’une année à l’autre», indique cet enseignant. Il cite entre autres la crise du coronavirus qui a impacté le niveau des élèves. «La fermeture des écoles lors de l’année scolaire 2019-20, pendant sept mois, a eu des conséquences négatives sur les élèves. Puis, ajoute M. Kassad, la tutelle a adopté le découpage pédagogique pour veiller au respect du protocole sanitaire, ce qui a impacté davantage le niveau des élèves, dont le volume horaire a été réduit».
Outre le mode d’enseignement, Mustapha Kassad plaide pour une révision des programmes pour un meilleur encadrement et une meilleure assimilation des élèves, notamment dans le cycle primaire, où le programme est «chargé».
L’essentiel, pour lui, est «la maîtrise des compétences chez l’élève».