Par Milina Kouaci
Moins d’un mois nous sépare de la rentrée des classes et du retour des élèves sur le chemin de l’école. Entre mesures sanitaires, reconduction du mode d’enseignement basé sur la répartition des groupes et lancement de la vaccination, la rentrée scolaire inquiète.
Le ministre de tutelle Abdelhakim Belabed a reçu respectivement, samedi et lundi derniers, les associations de parents d’élèves et les syndicats des travailleurs du secteur. Le partenaire social a eu à connaître la « feuille de route du ministère ainsi que les décisions et mesures relatives à la prochaine rentrée scolaire». Les parents d’élèves et syndicats des enseignants ont, pour leur part, émis des propositions pour le bon déroulement de la prochaine rentrée et une année scolaire sereine et imperturbable.
Cependant, les défaillances et failles signalées l’année passée dans plusieurs établissements scolaires, notamment ceux du cycle primaire, en dépit des assurances de la tutelle quant à la prise des mesures nécessaires pour une reprise sécurisée, ressuscitent les craintes des élèves, de leurs parents et des syndicats du secteur.
L’année passée, des enseignants avaient ouvertement pointé un doigt accusateur sur «la négligence et l’insouciance» constatées au premier jour de la rentrée scolaire, signifiant que les collectivités locales n’avaient pas mis en place les conditions préalables pour le lancement de l’année scolaire.
Les collectivités locales qui se chargent de la gestion financière des 19 000 établissements primaires ne disposent pas des mêmes capacités financières, ce qui donne lieu à des iniquités notamment dans l’application du protocole sanitaire et la gestion des cantines scolaires. Une situation qui a conduit la tutelle, l’année écoulée, à allouer une enveloppe financière pour l’application du protocole sanitaire dans les écoles primaires.
Pour cela, des syndicats du secteur avaient toujours exigé de soustraire la gestion des écoles primaires aux APC et de la placer sous la seule tutelle de l’Education nationale, comme les lycées et les collèges, afin de remédier aux dysfonctionnements soulevés. D’ailleurs, les syndicats du secteur plaident depuis toujours pour le placement des écoles primaires sous la seule tutelle du ministère de l’Education. La double tutelle n’aurait pas profité aux écoles primaires. Au contraire, elle «a entravé leur bon fonctionnement», estiment des syndicats enseignants. Mais d’ici le 7 septembre, le ministère de l’Education pourrait peaufiner les mesures et le protocole sanitaire qui seront adoptés à la prochaine rentrée sachant qu’elle peut être compromise en raison de la situation sanitaire.
Sans aborder l’option de l’obligation vaccinale, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid avait révélé que le Comité scientifique de suivi de l’évolution de coronavirus étudiait une proposition de vaccination des enseignants au cours de la prochaine année scolaire et faire de la carte de vaccination une condition pour enseigner. De son côté, le ministre de l’Education nationale a appelé les syndicats du secteur à contribuer à la réussite de la campagne de vaccination du personnel du secteur contre la Covid-19 pour une rentrée scolaire sécurisée, stable et sereine et dans les délais fixés.
Le Président de la République a indiqué, dimanche dernier, que la rentrée sociale dans les corps de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle est tributaire de la vaccination de tous. Si les syndicats autonomes n’appuient pas à l’unisson l’obligation de la vaccination, ils manifestent, toutefois, leur disposition à lancer des campagnes de sensibilisation pour convaincre les récalcitrants de la nécessité de la vaccination avant la rentrée des classes bien que l’accès aux établissements n’est pas conditionné à la vaccination. Ces derniers plaident également pour le renforcement du protocole sanitaire pour éviter une éventuelle propagation de coronavirus et de ses variants en milieu scolaire. n