Les élèves des cycles moyen et secondaire entament, aujourd’hui, les devoirs surveillés du deuxième trimestre. Ces devoirs interviennent après une suspension forcée des cours suite à la propagation de la Covid-19 et dans un contexte de menaces de grèves dans le secteur.

PAR MILINA KOUACI
Les élèves s’apprêtent aux devoirs du 2e trimestre et dans un mois aux compositions, alors qu’une «partie considérable» d’entre eux n’a pas reçu les relevés de notes en raison du boycott des enseignants affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste). Ce syndicat, qui a été contraint de geler son action de grève cyclique de deux jours par semaine en raison de la situation sanitaire, a maintenu en contrepartie le boycott de remise des notes, et empêché par conséquent les établissements scolaires d’établir les bulletins des élèves. Cette organisation syndicale a convoqué une réunion jeudi dernier et devrait trancher la suite à donner à ses actions.
«Nous espérons que le syndicat et le ministère de l’Education nationale trouvent une issue à ce problème», dit Hamid Sadi, président de l’Union nationale des parents d’élèves (UNPE). Certes, le syndicat a communiqué les notes aux élèves mais non à l’administration, qui n’a pu établir les bulletins, précise notre interlocuteur. Cette situation préoccupe les élèves et leurs parents et entrave l’opération d’orientation des élèves du fin de cycle moyen et ceux de 1re année secondaire à un niveau supérieur et d’évaluer dans l’ensemble le niveau des élèves et des classes. «Il faut remédier à ce problème qui nous préoccupe», insiste M. Sadi. Il poursuit : «Les élèves entament les devoirs après deux semaines de cours. La reprise a été difficile et certains élèves ont eu du mal à se remettre dans le bain. Le problème est posé notamment dans le cycle primaire où les élèves n’ont que 12 heures par semaine côté pédagogique. »
Les grèves observées par le Cnapeste et la suspension des cours à trois reprises par le ministère de l’Education nationale à cause de la pandémie ont suscité l’inquiétude des parents et des syndicats en raison du retard accusé dans l’exécution des programmes. Le taux d’avancement dans l’exécution des programmes scolaires varie entre 40% et 47% estime l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) tandis que le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) estime qu’il oscille entre 30% et 35%. Ce qui est sûr, c’est que les établissements scolaires accusent un retard dans l’application du programme scolaire. «Le retard dans l’exécution des programmes est un fait. Heureusement, que les élèves seront examinés sur les cours dispensés en classe», dit le porte-parole de l’Unpef, Abdelouahab Lamri Zegar. «Les élèves ont été négativement impactés sur le plan psychologique par la perturbation et les suspensions des cours», ajoute M. Zegar. Il indique à ce propos que «sans compter les grèves et suspensions des cours, le mode d’enseignement basé sur l’alternance de groupe empêche l’achèvement du programme» et de préciser que la situation sanitaire est exceptionnelle. La tutelle, pense le porte-parole de l’Unpef, va fixer un seuil pour les élèves de classes finales.
«Il y a un retard important dans l’application du programme dû entre autres aux grèves et aux suspensions des cours», selon le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, qui indique que la durée de la séance sera réduite à 45 minutes durant le Ramadan». Il estime que la question du seuil des cours à fixer devient inévitable. Les conséquences sur le niveau des élèves et de l’Ecole algérienne seront importantes».