Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a annoncé hier la révision du régime indemnitaire des travailleurs de l’éducation, et ce, après la promulgation du statut particulier des corps spécifiques du secteur. Cette mesure permettra aux employés de l’Education de bénéficier de nouvelles augmentations salariales en sus de celles approuvées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et qui touchera 2,8 millions de fonctionnaires sur les deux années 2023-2024.

PAR MILINA KOUACI
Invité au forum de la radio, le ministre de l’Education nationale a expliqué que la promulgation d’un nouveau statut particulier est nécessairement suivie par un nouveau régime indemnitaire, ce qui permettra des majorations et une augmentation des salaires qui s’ajoutent à celles approuvées récemment, par le président de la République Abdelmadjid Tebboune dont, le niveau annuel oscille entre 4 500 dinars et 8 500 dinars. La révision du régime indemnitaire est censée améliorer le cadre de vie et protéger le pouvoir d’achat des travailleurs du secteur ; une revendication phare des travailleurs du secteur.
Il a dans ce sens expliqué que le nouveau statut particulier, qui est fin prêt, n’est pas une simple révision ou une élaboration d’une nouvelle loi, mais d’une «étape stratégique de l‘Etat qui a décidé de promouvoir les travailleurs du secteur dans la société». Le projet de loi portant statut particulier des travailleurs de l’Education nationale devra améliorer la situation socioprofessionnelle de l’ensemble des fonctionnaires du secteur, a-t-il encore soutenu, expliquant que ce texte «inclut des acquis socioprofessionnels et pédagogiques, à même de placer l’enseignant à des rangs supérieurs et améliorer le niveau didactique de l’élève».
Ce dossier a été ouvert le 25 octobre 2021. Et depuis, 34 rencontres bilatérales ont été organisées avec différents syndicats représentant toutes les catégories des travailleurs de l’éducation. M. Belabed a tenu à rappeler que le statut particulier répond aux exigences sociales, professionnelles et pédagogiques de l’enseignant et comporte plusieurs nouveautés en faveur des employés, notamment de l’enseignant. Il a cité, entre autres, le classement, la réduction du volume horaire des trois cycles, la dispense des travaux non pédagogiques et la réinstauration de l’autorité pédagogique de l’enseignant ainsi que la création du poste d’enseignant-chercheur. Une sorte de motivation pour que les titulaires de doctorat restent dans le secteur. «Les catégories ont été révisées, le volume horaire pour les trois paliers a été réduit et les diplômes acquis durant le parcours professionnel seront valorisés», a précisé le ministre qui a fait état d’un nouveau système compensatoire propre aux personnels du secteur, ce qui favorisera «une augmentation supplémentaire à celle décidée par le président de la République».

La titularisation des enseignants contractuels close
S’agissant de la titularisation des enseignants contractuels, le ministre de tutelle a précisé que le dossier est clos. «Le dossier relatif à la titularisation des enseignants contractuels est clos définitivement. Tout le monde reprendra le travail la semaine prochaine. Le processus d’intégration s’est fait en un temps record», a-t-il souligné. L’intégration des enseignants contractuels du secteur de l’Education permettra de renforcer la stabilité du secteur, affirme le ministre de l’Education. Au total, ils sont 62 000 à être titularisés, ce qui constitue «un grand pas pour la préparation de la rentrée scolaire 2023/2024».
Et d’ajouter, «les enseignants qui ont rempli les conditions ont été intégrés. Pour le reste et anciens contractuels, ils seront recrutés par contractualisation dès qu’il y aura un poste vacant ou intégrés après concours de recrutement dans le cas où il sera programmé». Il a insisté sur le fait que la décision de titularisation concerne ceux qui occupaient des postes totalement vacants à la date de la prise de la décision le 11 décembre dernier. L’invité de la Chaîne 1 a tenu à préciser pour la énième fois que les diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS) sont prioritaires dans le recrutement dans le secteur et que leurs postes leurs sont «réservés».
Dans un autre volet, il a annoncé la création d’un poste d’éducateur spécialisé dans le cycle primaire et l’intégration de 41 000 travailleurs dans ce poste. Il s’agit des fonctionnaires recrutés dans le cadre de contrats de pré-emploi dans des postes permanents de l’Education.
Le ministre de l’Education nationale est revenu également sur la révision des programmes d’enseignement, avec la participation d’experts et de spécialistes et toutes les parties concernées, de manière à renforcer les constantes de l’identité nationale. Il a expliqué que le ministère «consacrera le temps qu’il faudra à cette question sans aucune précipitation».
M. Belabed a rappelé avoir installé en novembre 2021 le Conseil national des programmes (CNP) pour émettre des avis et faire des propositions sur toute question relative aux programmes éducatifs, à partir de leur conception et leur élaboration jusqu’à leur évaluation. Le président du CNP procède à la révision des programmes, sans écarter la possibilité «d’allégement des programmes».
PAS DE REFORME DU BAC AVANT LA REFORME DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
L’examen du Baccalauréat ne connaîtra aucun changement cette année. Sa réforme passe par celle de l’enseignement secondaire, a précisé le premier responsable du secteur. Le département de Abdelhakim Belabed s’attelle actuellement à la révision des programmes d’enseignement obligatoire (primaire et enseignement moyen), tout en affirmant l’existence de réformes structurelles et graduelles visant le développement du système éducatif algérien. Concernant l’examen d’évaluation des acquis des élèves du cycle primaire, prévu durant la période allant du 2 au 18 mai 2023, il a indiqué qu’il aura un caractère local et sera organisé au niveau des circonscriptions d’inspection. Il permettra de mesurer le niveau d’apprentissage et de cerner les lacunes de chaque élève pour y remédier. Le ministre a assuré que cette nouvelle version, plus efficiente sur le plan pédagogique, permettra une meilleure évaluation d’étape des acquis des élèves. Cet examen d’évaluation des acquis remplacera l’examen de fin de cycle primaire, abandonné depuis l’année scolaire 2021-2022 suite à une étude en profondeur qui a montré son inutilité sur le plan pédagogique, sans parler du stress des élèves concernés. <