Le roman «Son sourire me manque», paru aux éditions l’Harmattan-Algérie et disponible au Salon international du livre d’Alger 2018, est né d’une histoire singulière. Il est écrit et signé par deux auteurs, l’Algérien Abderrahim Bentalbi et la Tunisienne Yesmine Gargoubi, qui ne se sont rencontrés pour la première fois qu’après la parution du roman. Originel. Tout a été accompli sur la Toile.

«Notre roman est une oeuvre qui donne vraiment de l’espoir à l’union des pays du Maghreb», estime, non sans un sentiment de fierté, Bentalbi, le natif de Sidi Bel-Abbès, qui a poursuivi ses études supérieures de langue et littératures françaises à l’université de Tlemcen.  «Notre relation amicale a été tissée en mode virtuel. Nous nous sommes connus par le biais d’un groupe sur Skype autour du thème lié à l’apprentissage de la langue française», raconte-t-il. Cette amitié en mode virtuel entre les  deux jeunes Maghrébins, qui donnèrent naissance à ce roman, prit ainsi forme à partir de juin 2013, alors que Yesmine, la fille de Gafsa, venue au monde en 1996,  était encore lycéenne. Yesmine, qui arracha son baccalauréat en 2015, voulait  faire des études de médecine à l’université de Constantine.  Mais elle ne sera pas admise. Elle s’inscrit alors à l’Institut préparatoire aux étude littéraires et sciences humaines de Tunis, avant d’obtenir, en 2018,  l’accès à l’ENS. Abderrahim Bentalbi raconte à «Reporters» que jusqu’en 2015, il écrivait pour se divertir, se libérer et que l’écriture était synonyme d’échappatoire pour lui. Et c’est à partir du printemps de la même année qu’il commença la rédaction qui donnera naissance à «Son sourire me manque». «Nous nous entraidons dans la rédaction du roman, même à distance,  parce que nous partageons la même façon de voir les choses», confesse Abderrahim Bentalbi. Regrettant, au passage,  le refus de publication de l’oeuvre qu’il a eu de plusieurs maisons d’édition, Bentalbi évoque «un cri de délivrance», quand le projet de roman devient réalité, ce qui donnera lieu également à la première rencontre entre les deux auteurs en juillet 2017 à Tunis. Dans ce roman, mêlant narration et dialogue passionné et passionnel entre Abdelhadi et Leïla – les deux personnages principaux de l’œuvre -, «le fanatisme religieux constitue l’axe de la réflexion», explique   Abderrahim Bentalbi. Soutenant que «l’Islam ne donne guère des ordres mais plutôt de l’ordre», l’auteur, qui ne cache point son hostilité  aux idées du wahhabisme, explique que le message développé à travers le roman consiste à se convaincre que «la relation entre l’être humain et Dieu n’acceptera jamais une tierce personne». Plaidant, le lecteur l’aura compris au gré des péripéties,  pour «l’amour de la vie». «Son sourire me manque» est une histoire passionnante, une ode à la découverte de soi et à l’épanouissement personnel.