Dans sa contribution du mois de décembre 2019, le Forum des chefs d’entreprise (FCE) préconise une batterie de mesures au profit d’une économie qu’il constate
en «dégradation» et dont il se dit «préoccupé».

Au passage, il ne manque pas de rappeler que cette situation est le résultat de la dépendance «dangereuse» du pays aux ressources en hydrocarbures, considérant, à son tour, que ce modèle économique est «à bout de souffle». Sachant que les fluctuations des prix des marchandises et particulièrement ceux des hydrocarbures affectent considérablement les comptes économiques du pays. «En effet, depuis 2014, suite à l’effondrement des prix du pétrole, «tous les paramètres macroéconomiques sont devenus inquiétants», rappelle le FCE, citant le déficit budgétaire, le déficit de la balance commerciale, la tendance à l’épuisement des réserves de change ou encore l’endettement interne qui affiche une forte croissance.
En ce sens, le FCE appelle les pouvoirs publics à «repenser la gouvernance économique» avec les acteurs de l’économie nationale autour des questions «de concertation, de transparence et d’efficacité» dans la dépense publique. D’où le nécessaire «renforcement des organisations de concertation, d’intermédiation et de réflexion pour canaliser les projets et les acteurs qui les portent», selon le forum. A ce propos, les institutions comme le Cnes, le Conseil national de la recherche, les Chambres de commerce et d’industrie, les comités sectoriels «doivent être réhabilitées et modernisées pour offrir le cadre et la démarche pour amorcer les transformations nécessaires dans un climat apaisé, de sérénité et de confiance», soutient-il.
La mise en place d’une économie solide passe aussi par une série de mesures, souligne le FCE, en préconisant des mesures d’urgence au profit des entreprises en difficultés ou encore pour la promotion de l’exportation. Sur le même registre de l’urgence, le FCE appelle à des mesures qui atténueraient les effets de la note de l’Abef en matière d’importation d’intrants industriels.
En plus de lancer un appel pour un plan de sauvetage des entreprises en difficultés, le forum plaide pour la création de nouvelles activités en faisant la promotion de l’économie numérique, des activités de recherche-développement en plus de mesures d’encouragement en faveur du secteur du tourisme. Toutes ces mesures constituent des «défis» dont le principal consiste à «stopper la dégradation de l’activité économique et des pertes d’emploi», lit-on sur le document du FCE. «Il s’agit pour l’économie algérienne de stopper sa résilience à la volatilité des prix des hydrocarbures, à la fois en atténuant l’impact de cette volatilité sur le budget et en diversifiant les leviers et les ressources de la croissance», poursuit la même source, avant de relever que, néanmoins, «l’Algérie dispose encore d’une marge de manœuvre importante pour concevoir une nouvelle approche, principalement grâce à la faiblesse de sa dette extérieure, inférieure à 2% du PIB».