Par Sihem Bounabi
Face au vent de panique mondiale suite à la propagation du variant Omicron dans près d’une quarantaine de pays dans le monde et avec la confirmation de cas à nos frontières, soit en Tunisie et en France, de plus en plus d’Algériens font des dépistagesde la Covid-19.
De plus,en écho à l’augmentation, depuis une dizaine de jours, du nombre de contaminationsau coronavirus, les Algériens se font de plus en plus diagnostiquer que ce soit par des tests antigéniques plus abordables ou PCR, nous a affirmé, hier, Dr YoucefBoudjelal,microbiologiste, qui précise qu’«avantmême l’apparition du variant Omicron, dès la confirmation que l’Algérie était au début de la 4e vague, nous avons constaté une augmentation de demandes de tests antigéniques et de PCR en relation avec la Covid». Le microbiologiste tient, toutefois, à préciser qu’avec la survenuedu variant Omicron, il serait plus judicieux de privilégier les tests PCR, car ce sont les seuls en attendant les résultats des études en cours qui, s’ils sont positifs, permettent de détecter la présence de ce variant grâce à l’opération de séquençage.
Concernant la disponibilité du stock de tests pour détecter la Covid-19, Dr Youcef Boudjelalqui est également secrétaire général du syndicat des biologistes affirme que l’Algérie a constitué un stock suffisant en prévision de nouvelles vagues d’augmentation de contamination à la Covid-19. Pour le moment, aucune tension sur la disponibilité des tests n’a été signaléemalgré l’augmentation progressive de la demande au fil des jours.
Quant à l’inquiétude de plus en pluspalpable sur les conséquences et les risques de la propagation du nouveau variant Omicron, le microbiologiste a expliqué que «certes, la présence de ce nouveau variant en Algérie est une question de temps, mais il faut éviter la psychose car, selon les résultats despremières études, il est plus contagieux et sa propagation est plus rapide. Mais son pouvoir pathogène et sa virulence devraient être moindres que les variants précédents». Estimant que «c’est un variant très contagieux mais peut-être pas aussi virulent qu’on le craint, même si l’OMS l’a classé en tant variant préoccupant, puisque aucun décès dû à ce variant n’a été constaté pour le moment». Il explique également que scientifiquement «au fur et à mesure que le coronavirus évoluera avec de nouvelles mutations, il sera de moins en moins agressif». Ajoutant qu’il faudrait encore attendre les résultats des études en cours, mais il y a de fortes probabilités que le variant Omicron, moins virulent mais plus contagieux que le Delta, deviendra progressivement majoritaire pour finir par remplacer totalement le variant Delta. De ce fait, il y a un risque decontaminer davantage de personnes, mais avec des symptômes moins dangereux et de moindres risques de développer une forme grave de la maladie. Ce qui éloignerait le risque du spectre de la 3e vague, marquée par la saturation des hôpitaux et la crise de l’indisponibilité d’oxygène pour les cas les plus graves.
Toutefois, même si le Dr Youcef Boudjelal relativise la virulence du nouveau variant, il rappelle que l’Algérie est officiellement au début de la 4e vague et que la vigilance est toujours de mise. «Il faut absolumentrespecterles mesures préventives contre la propagation du coronavirus pour y faire face.» Le microbiologiste tient à rappeler qu’il s’agit du respect du port du masque et de la distanciation physiquesurtout dans les milieux clos, que ce soit au niveau des établissements scolaires, descommerces, des marchés, des salles de sports et des fêtes.
Il rappelle également l’importanced’accélérer la vaccination contre la Covid-19, seul véritable rempart contre les formes graves de la maladie.A propos de l’importance de la vaccination face notamment au variant Omicron, il a souligné qu’«il est importantpourles personnes qui ont eu deux doses de vaccin, de faire une troisième dose par un vaccin différent des deux première doses, afin debooster le système immunitaire et faire face efficacement et automatiquement à cette nouvelle vague et au nouveau variant».
Pour rappel, Omicron, le nouveau variant de la Covid-19, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, est le variant le plus mutant à ce jour. Au total, il compte plus de 50 mutations, la plupart se trouvent dans la protéine spike et le domaine de liaison des récepteurs, deux zones qui jouent un rôle dans la manière dont l’agent pathogène pénètre et se fixe à nos cellules.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a défini comme «variantpréoccupant», dans la catégorie de la liste connue du SRAS-CoV-2. Cette liste comprend les variants de virus qui se transmettent plus facilement, qui sont plus virulents ou qui réduisent l’efficacité des mesures de protection ou des vaccins et traitements disponibles. C’est pourquoi les experts soulignent que les deux semaines qui arrivent seront cruciales pour savoir de quelle manière ce nouveau variant pourrait se manifester. Ses modifications sont si nombreuses que les scientifiques craignent que notre corps ne reconnaisse pas le virus si nous entrons à nouveau en contact avec lui, même vaccinés.D’où lanécessitéd’augmenter letaux de vaccination élevé au niveau mondial. Les experts soulignent que plus de 80 % de la population mondiale doit être complètement vaccinée. n