Par Yazid Miloudi
Les vingt-trois membres de l’Opep+ (Organisation des producteurs de pétrole et ses 10 alliés) se réuniront demain, jeudi, pour un sommet, prévu en visioconférence, dont les résultats seront très attendus par les marchés internationaux. C’est que l’enjeu est très gros. Selon les experts, ce sera sans aucun doute la plus importante réunion du « cartel » depuis plusieurs mois. Deux raisons sont derrière le branle-bas de combat enclenché à plusieurs niveaux chez de nombreux Etats et multinationales.
La première est la récente décision des Etats-Unis de puiser dans leurs réserves stratégiques dans l’espoir de faire barrage à la flambée des prix du pétrole. Le président Biden a ainsi mis sur le marché pétrolier 50 millions de barils. Le « poids » de cette décision était d’autant « lourd » que d’autres pays ont rejoint la démarche américaine, à l’instar de la Chine, l’Inde ou encore le Japon.
Ce nouveau front a ainsi ramené un nouveau quota sur le marché, estimé à 65 et 80 millions de barils. Toutefois, l’effet escompté par ce nouvel arrivage n’a pas eu lieu. Les prix du pétrole ont bien résisté. L’Opep+ pourrait donc s’estimer heureuse que les Etats-Unis et ses alliés « conjoncturels » n’aient pas pu faire chuter les marchés.
Cependant, mondialisation aidant, tout est lié maintenant. Cette fois, le nouveau paramètre est que l’Organisation des pays producteurs et ses alliés se retrouvent devant un autre défi et, cette fois, il risque d’être bien plus perturbateur que celui des réserves stratégiques. Il s’agit du nouveau variant de la Covid-19, l’Omicron. La peur qu’il suscite depuis son apparition, ces derniers jours, dans plusieurs régions du monde est annonciatrice de grands rebondissements qui risquent d’être effectifs rapidement.
Le nouveau variant vient rappeler à tous que la pandémie est toujours là et qu’il va falloir trouver des solutions pour espérer arrêter sa propagation. La reprise économique, constatée il y a quelques mois, risque d’être éphémère si le monde revit un remake de ce qui s’est passé en 2020 et cette année, avec l’émergence de la Covid-19 et de ses variants. D’où l’importance de la réunion de l’Opep+ de demain, qui va devoir prendre en compte le paramètre sanitaire dans ses projections, à court et moyen termes. L’enjeu est grand, très grand.