L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, et le président de la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, ont animé hier conjointement une conférence de presse liée aux évolutions dans le dossier sahraoui.
Il s’agit notamment de l’acception par la Confédération africaine de football (CAF) de la domiciliation de la coupe d’Afrique des nations de futsal à Laâyoune, occupé du 28 janvier au 5 février, et de l’ouverture de certaines représentations consulaires africaines dans la même ville.
Le diplomate sahraoui a tenu à préciser que «la politique marocaine envers la RASD ne fait que perdurer le conflit entre les deux Etats et de provoquer des tensions contre le peuple sahraoui», soulignant que «le Makhzen pêche en eaux troubles, afin d’appliquer sa politique». Ce dernier rappelle la nécessité de se conformer à la charte de l’Union africaine, notamment la clause contraignant les Etats membres du «respect des frontières géographiques héritées au lendemain de l’accès à l’indépendance et le respect du droit international». Ce dernier a fait savoir que l’Etat sahraoui «contactera les pays pour se retirer de cette compétition, de même qu’il dénonce fermement cette démarche qui détourne le sport de ses objectifs humanitaires et nobles liant les peuples, et ce, dans le but de le transformer en un moyen de soutien à l’injustice et au colonialisme».
Sur un autre volet, l’ambassadeur sahraoui a indiqué que l’ONU éprouve des difficultés dans ses efforts à nommer un successeur à Horst Kohler, ancien représentant onusien pour le Sahara occidental, et ce, pour le «nombre limité des candidats à ce poste». Pour sa part, le président de la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi a précisé que «chaque accord conclu sur le territoire sahraoui occupé par le Maroc est remis en cause». Pour lui, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) «aurait dû organiser ce tournoi dans une ville marocaine située à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues», d’autant «que la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental n’est pas reconnue».
Selon le président du CNASPS, «l’objectif politique de la manœuvre de la FRMF, aux ordres du palais royal marocain et du Makhzen, est évident», via ses attitudes, le royaume vise à banaliser «son occupation et la présence du colonisateur au Sahara occidental, foulant aux pieds les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans ce cadre, le président du CNASPS juge que «la décision de la CAF entraînera des clivages dangereux pour l’unité africaine».