Le Sénat est toujours sans président, depuis la démission de Abdelkader Bensalah, le 4 janvier dernier, et aucun responsable ne lui a succédé à ce poste. Et ce ne sont pas les candidats qui manquent. Quatre sont, en effet, en lice et ambitionnent de succéder à Bensalah après 17 ans de règne de ce dernier à la tête de la chambre haute du Parlement. Il s’agit en l’occurrence de Salah Goudjil, Abdelouahab Benzaïm, Mustapha Djeghdali et Karim Younès. Mais depuis quelques jours, un cinquième candidat s’est déclaré. Il s’agit d’un sénateur du Front de libération nationale (FLN) Mahmoud Kaissari. Les 5 candidats multiplient les contacts pour avoir plus de possibilités d’accéder au perchoir. A ce propos, Abdelouahab Benzaïm, membre du comité central du FLN, homme très ambitieux, focalise sa campagne en direction des médias en multipliant les déclarations publiques sur les sujets de l’heure. De son côté, Karim Younès intensifie le travail de coulisses pour se voir nommer sénateur du tiers présidentiel avant de succéder à Bensalah, dans un second temps. Ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN) du temps où Ali Benflis était chef de gouvernement, Karim Younès, nous dit-on, considère qu’« il est dans la logique des choses qu’il soit propulsé à la tête du Sénat puisqu’il a eu à conduire le dialogue au sein du panel, au moment où il y avait peu de gens capables d’accepter une telle mission ». « C’était une mission impossible qu’il a menée en dépit de tous les obstacles du moment », répète-t-il à souhait. Kaissari, ancien membre de l’instance dirigeante du FLN du temps de Bouchareb, lui non plus ne désespère pas de se voir propulser président du Sénat. Ayant déclaré sa candidature un peu en retard par rapport aux quatre autres candidats, Kaissari ne se laisse pourtant guère intimidé. Le sénateur Mustapha Djeghdali, président de la commission de santé, se démène, également, pour convaincre ses pairs de voter en sa faveur. Toutefois, parmi ces candidats, c’est Salah Goudjil qui émerge et part favori dans cette guerre de succession. D’ailleurs, ce sont plusieurs cadres du FLN qui se mobilisent, nous dit-on, en faveur de sa candidature pour lui permettre d’avoir une meilleure chance de présider le Sénat. Agé de plus de 80 ans, ancien moudjahid, cet ex-membre du comité central du Front de libération nationale est aussi sénateur du tiers présidentiel et vice-président du Sénat. C’est d’ailleurs en sa qualité de vice-président du Sénat qu’il a assuré l’intérim de Bensalah lorsque ce dernier occupait le poste de chef de l’Etat par intérim. Selon nos sources, tant le groupe parlementaire du FLN que le tiers présidentiel au Sénat soutiennent sa candidature. «Goudjil est le mieux placé pour succéder à Bensalah et c’est lui qui incarne le plus les critères de l’homme d’Etat», explique notre source selon laquelle « Goudjil a assuré l’intérim de Bensalah de manière exemplaire. Durant cette période, il a géré les levées de l’immunité parlementaire des sénateurs accusés de corruption ». Cependant, rien n’est joué pour l’heure et l’ensemble des postulants ont également une chance de succéder à Bensalah. Par ailleurs et à propos du retard pris dans la succession de Bensalah, nos sources considèrent que « rien ne presse et il n’y a aucune urgence à nommer un président du Sénat ».