Plus de 22 000 agents veillent à la sécurité des installations de Sonatrach, entre sites industriels et pipelines, a indiqué hier le Président du groupe énergétique national, Toufik Hekkar, en marge d’une Conférence sur «la sécurité des sites énergétiques en Algérie», organisée au siège de l’entreprise en collaboration avec le ministère de la Défense nationale.

Par Feriel Nourine
Cette journée d’étude a traité des défis actuels auxquels sont confrontées les compagnies pétrolières pour protéger les installations industrielles énergétiques face aux nouvelles menaces sécuritaires et dans un contexte de tensions géopolitiques qui nécessite l’adaptation de moyens de dissuasion, de prévention, d’intervention et de réponse, indique Sonatrach dans un communiqué.
Un événement qui intervient dix années, jour pour jour, après la prise d’otage menée par des terroristes au niveau du site gazier de Tiguentourine. Pour rappel, cette prise d’otage a été menée du 16 au 19 janvier 2013 par les «signataires par le sangs», un groupe de l’armée islamiste, dissident d’Al Qaiïda au Maghreb Islamique, sur le site d’exploitation gazière situé à 45 km à l’ouest d’In Amenas, dans le Grand-Sud algérien.
Plus de 800 personnes travaillant sur le site gazier avaient été prises en otage par les terroristes. Les derniers otages ont été libérés le 19 janvier, lors d’un deuxième assaut donné par l’ANP, qui a permis de reprendre le contrôle total de l’usine gazière. Selon un bilan définitif, 29 terroristes ont été tués lors de l’assaut donné par l’armée. Trente-sept otages détenus par les terroristes ont péri également lors de cette prise d’otages spectaculaire.
«Depuis janvier 2013, et les événements de Tiguentourine, le dispositif sécuritaire de Sonatrach s’est considérablement développé», a indiqué M. Hakkar à la presse, soulignant que cette démarche a été adoptée grâce au travail effectué «en étroite collaboration avec l’ANP et les services de sécurité».
La préoccupation majeure aujourd’hui est de protéger surtout les pipelines, a-t-il expliqué. «On parle de 20 000 kilomètres de pipelines qu’il faut sécuriser. Pour ce faire, Sonatrach a déployé des moyens gigantesques», a-t-il dit, précisant que 22 000 agents de la sécurité interne protègent ces installations, nécessitant un budget de 58 milliards de dinars (400 millions de dollars).
Le coût global de la sécurité chez la compagnie nationale d’hydrocarbures est cependant nettement plus élevé, a ajouté son premier responsable, insistant sur «l’intérêt» que porte l’entreprise «à la sécurisation de ses sites énergétiques névralgiques. «La sécurité n’a pas de coût, et un petit incident sur une installation peut impacter sur la compagnie à travers différents aspects», a insisté M. Hakkar.
Lors de son intervention durant la journée d’étude, le même responsable a affirmé que «les enjeux futurs imposent l’adoption de stratégies et de mécanismes opérationnels adaptés au développement des menaces sécuritaires et une évaluation permanente des mesures de protection, en vue de protéger efficacement l’outil de production de l’entreprise». Il est aujourd’hui important de «moderniser le système de protection et de sécurisation des installations énergétiques du Groupe Sonatrach», a-t-il insisté, considérant que «l’amélioration continue de l’efficacité de ce système représente un enjeu permanent au sein de l’entreprise, au vu de son impact sur la sécurité et la stabilité de l’activité sociale, économique et environnementale, ainsi que sa contribution au respect des obligations contractuelles internationales».
Le PDG de Sonatrach ajoutera que la compagnie «a adopté une stratégie de protection en accord avec les hautes autorités du pays pour protéger les installations énergétiques vitales, tant d’un point de vue opérationnel qu’en termes de mise à jour et de modernisation des systèmes technologiques de télésurveillance».
A noter que cette journée d’étude a vu la présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, des représentants du ministère de la Défense nationale ainsi que des représentants des partenaires et parties prenantes en matière de sûreté des installations d’hydrocarbures. <