En prévision du mois de Ramadhan prochain, où les besoins en lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) sont nettement supérieurs, une série de mesures a été décidée pour éviter des ruptures dans le circuit de distribution de ce produit en cette période précise.
C’est ce que rapporte un communiqué du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche suite à une réunion du ministre avec toutes les parties concernées, qui s’est tenue jeudi dernier au siège de ce département ministériel. Cette rencontre, présidée par le nouveau ministre, Chérif Omari, a été, d’après cette même source, entièrement consacrée au développement de la filière lait et au dispositif de régulation du marché du lait durant le Ramadhan 2019. La régularité de la distribution de ce produit de très large consommation, dont le prix est subventionné par l’Etat (25 DA/litre ), sera assurée «suite à la décision du gouvernement en place de maintenir le quota de poudre de lait accordé à l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) pour qu’il puisse approvisionner en quantité voulue les laiteries du pays», rapporte le communiqué qui cite le ministre du secteur. Il est souligné qu’à cette occasion, M. Omari a donné des instructions à l’effet de renforcer le dispositif de contrôle de la distribution du lait par les commissions (DSA, Onil, DCP) et de veiller à ce que chaque laiterie soit responsabilisée quant au respect de ses zones de distribution, y compris les distributeurs. Il a rappelé la mission des pouvoirs publics et les moyens mobilisés par l’Etat pour répondre aux besoins urgents des consommateurs, notamment les familles à revenus modestes, par la mise sur le marché d’un lait pasteurisé conditionné en sachet au prix administré de 25 DA. Le ministre a rappelé les objectifs essentiels assignés à cette filière stratégique et complexe, à savoir le développement de la production nationale de lait cru pour répondre aux besoins de consommation et réduire la dépendance du pays à la poudre de lait. Il a demandé aux structures concernées de mettre en place un système de suivi et d’évaluation quotidien du dispositif de distribution, en mettant l’accent sur l’importance de la coordination intersectorielle et la solidarité entre tous les acteurs et professionnels concernés sans aucune exclusion ni marginalisation. Le ministre a assuré à ce propos que «le marché sera suffisamment approvisionné durant le mois de jeûne aussi bien en lait subventionné qu’en lait cru». «Cette mesure permettra de répondre largement aux besoins en la matière», a-t-il estimé. Il a appelé également à investir les marchés de proximité et les grands centres urbains particulièrement les nouvelles cités, en coordination avec le secteur du commerce et les collectivités locales.
Concernant le lait cru, le ministre a demandé de lever tous les obstacles et difficultés pouvant freiner le développement de la production nationale et de mettre éminemment sur route tous les éléments techniques et matériels qui contribuent à une visibilité en matière de gestion et d’accompagnement de la filière. Il s’agit notamment du système d’identification numérisé du cheptel bovin laitier qui est en phase de finalisation dans les wilayas pilotes.
En réponse aux préoccupations exprimées par les professionnels de la filière, il a demandé aux instituts techniques et directions concernés de travailler en collaboration avec les professionnels, notamment les éleveurs, sur les possibilités d’examiner les dispositifs et instruments de soutien et d’accompagnement des acteurs de la filière, de telle manière à leur faciliter les procédures à même d’encourager l’investissement et la production dans l’élevage. Concernant les parties prenantes qui ont participé à cette réunion, la même source cite, outre les cadres du ministère et les responsables des instituts techniques (Inraa, Cniaag, Itelv, Itgc), des responsables de l’Office national interprofessionnel du lait (Onil), le président du Conseil interprofessionnel de la filière lait (Cniflait), le P-dg du Groupe Giplait, des représentants de la Chambre nationale d’agriculture, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) et un représentant du ministère du Commerce. n
L’Algérie est un grand importateur de poudre de lait, 50% de ses besoins en volume, pour un montant de près de 1,3 milliard de Dollars en 2018, selon les Douanes algériennes. L’objectif tracé par les pouvoirs publics pour la filière lait est «d’arriver à l’horizon 2022 à une production de 4,8 milliards de litres, contre 2,8 milliards de litres actuellement», avance le ministère du secteur.