Dans la composition du nouveau gouvernement annoncé dans la soirée de jeudi dernier, soit exactement quatorze jours après l’investiture du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le constat est qu’il y a certains ministres qui ont été maintenus dans leurs postes par mesure de prudence, serait-on tenté de dire, ainsi que pour des raisons de continuité des affaires de l’Etat dans des dossiers d’importance.
Les ministres maintenus sont au nombre de sept. Il s’agit de Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, de Kamel Beldjoud, ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, de Belkacem Zeghmati, ministre de la Justice, garde des Sceaux, de Mohamed Arkab, ministre de l’Energie, de Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, de Youcef Belmehdi, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, et de Chérif Omari, ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
L’autre constat est que quatre parmi les sept ministres reconduits dans leurs postes sont en charge de portefeuilles régaliens, à savoir le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l’Intérieur, celui de la Justice et, enfin, celui de l’Energie. Ce sont des départements ministériels de la plus haute importance et dont chacun d’entre eux nécessite à sa tête un responsable qui soit bien au fait des dossiers en cours et qui les maitrise parfaitement en cette conjoncture difficile, afin de pouvoir mener au mieux et autant que faire se peut ce qui doit être entrepris.
L’ensemble des ministres reconduits qui travailleront sous la direction du Premier ministre Abdelaziz Djerad, nommé à ce poste il y a à peine quelques jours (28 décembre dernier), ont, par ailleurs, travaillé durant la période d’avant, soit celle du désormais ex-Premier ministre Nouredine Bedoui, même s’il y en a qui n’ont rejoint l’équipe gouvernementale que quelques mois plus tard. C’est le cas de Belkacem Zeghmati qui n’a été en charge du département de la Justice que depuis l’été dernier, soit depuis le 31 juillet 2019, date à laquelle il a remplacé Slimane Brahmi à ce poste clé.
En revanche, Kamel Beldjoud avait été intérimaire au poste de ministre de l’Intérieur pour quelques jours seulement, en remplacement de Salah-Eddine Dahmoune en date du 19 décembre dernier, alors qu’il était à la tête du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
Ainsi, à propos des ministres que le président de la République a décidé de maintenir à leurs postes, les observateurs de la scène politique nationale estiment qu’«on peut au moins leur concéder la qualité de connaissance des départements qu’ils dirigent».
Leur reconduction, on ne peut pas le nier, a également étonné plus d’un qui se sont demandé comment pouvait-on garder des ministres qui ont eu à travailler avec et durant l’ère Bedoui. Ce qui a fait dire aux mêmes observateurs que «connaissant la conjoncture difficile dans laquelle le Président Tebboune a pris les rênes de l’Etat, ainsi que son Premier ministre Djerad, l’hypothèse pouvant être raisonnablement privilégiée est celle de la prudence. Donc la continuité pour laquelle a opté le Président est synonyme de prudence, afin de ne pas prendre le risque de chambouler des départements aussi importants que celui des Affaires étrangères, de l’Intérieur ou encore de la Justice».
Concernant ce dernier département ministériel, il convient de noter que Belkacem Zeghmati, dès sa prise de fonction à la tête de la Justice, a eu à s’occuper et à traiter des dossiers, le moins qu’on puisse dire, très lourds, notamment ceux liés à la corruption et à la dilapidation des derniers publics et dont les procès qui se sont tenus jusqu’à présent feront, incontestablement, date dans l’histoire de l’Algérie contemporaine, en raison de l’implication de très hauts responsables de l’Etat et d’hommes d’affaires connus. Mais pas seulement. Car les affaires en cours et celles qui restent à traiter pour les mêmes faits susmentionnés vont encore se poursuivre. Elles nécessitent donc des responsables qui les maitrisent parfaitement, d’où le choix du maintien de Zeghmati.
Quoi qu’il en soit, on concédera que c’est un gouvernement constitué dans l’urgence, et cela nul ne peut le nier, en raison de la conjoncture difficile que traverse le pays et des défis de l’heure, du moins. Des observateurs estiment qu’on pourrait même dire qu’il s’agit d’un gouvernement transitionnel, puisque certains ministères de souveraineté nécessitant à leur tête des hommes bien au fait des dossiers en cours ont vu leur premiers responsables maintenus, en attendant d’y voir plus clair et que d’autres ministres y soient nommés. Le changement viendra en temps voulu et le maintien de certains ministres obéit à la citation de ne pas confondre vitesse et précipitation.
Il convient de noter que les nouveaux ministres entreront dans le vif de leurs fonctions à partir de demain, à l’occasion de la première réunion du Conseil des ministres, sous la présidence de M. Tebboune.
Les membres du nouveau gouvernement conduit par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad
Sabri Boukadoum : Ministre des Affaires étrangères.
Kamal Beldjoud : Ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire.
Belkacem Zeghmati : Ministre de la Justice, garde des Sceaux.
Abderahamane Raouya : ministre des Finances.
Mohamed Arkab : ministre de l’Energie.
Tayeb Zitouni : ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit.
Youcef Belmehdi : ministre des Affaires religieuses et des Wakfs.
Mohamed Ouadjaout : ministre de l’Education nationale.
Chems-Eddine Chitour : ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Hoyam Benfriha : ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels.
Malika Bendouda : ministre de la Culture.
Brahim Boumzar : ministre de la Poste et des Télécommunications.
Sid Ali Khaldi : ministre de la Jeunesse et des Sports.
Kaoutar Krikou : ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
Ferhat Aït Ali Braham : ministre de l’Industrie et des Mines.
Chérif Omari : ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Kamel Nasri : ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
Kamel Rezig : ministre du Commerce.
Ammar Belhimer : ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement.
Farouk Chiali : ministre des Travaux publics et des Transports.
Arezki Berraki : ministre des Ressources en eau.
Hacène Mermouri : ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du travail familial.
Abderrahmane Benbouzid : ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Ahmed Chawki Fouad Acheuk Youcef : ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
Bessma Azouar : ministre des Relations avec le Parlement.
Nassira Benharrats : ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables.
Sid Ahmed Ferroukhi : ministre de la Pêche et des productions halieutiques.
Yassine Djeridene : ministre de la Micro entreprise, des startup et de l’économie de la connaissance.
Bachir Messaitfa : ministre délégué chargé des statistiques et de la prospective.
Foued Chehat : ministre délégué chargé de l’agriculture saharienne et des montagnes.
Aïssa Bekkai : ministre délégué chargé du commerce extérieur.
Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmad : ministre délégué chargé de l’industrie pharmaceutique.
Hamza Al Sid Cheikh : ministre délégué chargé de l’environnement saharien.
Nassim Diafat : ministre délégué chargé des incubateurs.
Yacine Oualid : ministre délégué chargé des startup.
Rachid Bladehane : secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale et des compétences à étranger.
Bachir Youcef Sehairi : secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie cinématographique.
Salim Dada : secrétaire d’Etat chargé de la production culturelle.
Nouredine Morceli : secrétaire d’Etat chargé du sport d’élite.
Yahia Boukhari a été nommé secrétaire général du Gouvernement.
Les ministères régaliens du gouvernement Djerad
M. Sabri Boukadoum : ministre des Affaires étrangères.
M. Kamel Beldjoud : ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire.
M. Belkacem Zeghmati : ministre de la Justice, Garde des sceaux.
M. Abderahmane Raouya : ministre des Finances.
M. Mohamed Arkab : ministre de l’Energie.