De plus en plus de partis politiques adhèrent au processus de dialogue initié par le chef de l’Etat pour la révision de la Constitution. C’est au sein de l’opposition que l’appel de Abdelmadjid Tebboune commence à avoir de l’écho, en plus des traditionnels partis du pouvoir, le FLN et le RND, qui ont déjà affiché leur disponibilité à contribuer aux consultations et à formuler des propositions. Deux responsables de parti, et pas des moindres, Talaie El Hourriyet et El Adala en l’occurrence, ont assuré de leur disponibilité à répondre favorablement à une sollicitation de Tebboune au cas où ils seraient conviés. Pour Abdelkader Saâdi, qui s’exprimait samedi à Oran à l’occasion d’une rencontre régionale, « il faut associer tous les acteurs dans les consultations en cours sur le projet de révision de la Constitution, notamment la classe politique, la société civile et les personnalités nationales ». Le président par intérim du parti, fondé par Ali Benflis, a affiché à ce propos « la disponibilité de Talaie El Hourriyet à participer à ces consultations au cas où il recevait une invitation ». De son côté, Abdallah Djaballah, président du Front pour la justice et le développement (FJD)-El Adala, n’a pas été avec le dos de la cuillère, lui, qui avait pourtant boycotté l’élection présidentielle du 12 décembre. Le chef du parti islamiste qui s’est distingué par son activisme au sein des Forces du changement ayant adopté la plateforme de Aïn Benian le 6 juillet 2019, fait un virage à 360°. Dans une déclaration à un site arabophone, il dira littéralement : « Je suis prêt à rencontrer Tebboune et je répondrai favorablement à son invitation s’il nous invite ». Djaballah explique que son parti « est pour un dialogue responsable et global », durant lequel, « nous entendrons les propositions du pouvoir et nous lui soumettrons les nôtres », a-t-il ajouté. Ainsi, après avoir rencontré nombre de personnalités nationales, à l’image de Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Haroun ou encore Djilali Soufiane, le président Abdelmadjid Tebboune gagne des soutiens au sein de la classe politique. Certes les partis ne sont pas encore conviés, mais les positions affichées ne peuvent qu’être bien accueillies par l’entourage du Président. Surtout qu’elles émanent de l’opposition. Fin janvier, Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a fait savoir que son parti participera au processus de réformes nationales à travers « la formulation de propositions constructives ». Le MSP sera, avait-il déclaré, « partie prenante dans le dialogue collectif consacré au processus de réformes nationales auquel a appelé le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, en vue de l’édification d’une Algérie nouvelle ». Mais si le courant conservateur et islamiste au sein de l’opposition semble chercher à se repositionner au lendemain de la présidentielle, ce n’est pas le cas des partis dits démocrates, le FFS, le RCD, le PT, le MDS, le PST et l’UCP, qui, eux, campent sur leurs positions. Lors des dernières Assises de l’Alternative démocratique et de la souveraineté populaire, tenues le 25 janvier au siège du RCD, les animateurs du PAD ont dénoncé « la contre-révolution (qui) s’obstine à maintenir le système pour protéger les prédations passées et garantir leur pérennité par l’initiation d’un simulacre de dialogue ». Une voie qu’ils ont « rejetée ».
En attendant qu’il y ait peut-être un rapprochement entre le pouvoir et les forces du PAD, qui commencent à parler désormais de « négociations » et non pas de dialogue, Abdelmadjid Tebboune pourrait profiter de l’écho que son appel a suscité chez certains acteurs de l’opposition pour espérer arriver au
« consensus » qu’il ne cesse de chercher depuis son accession au palais
d’El Mouradia.