La première session du Conseil national économique, social et environnemental (CNES), dans sa nouvelle forme juridique, est programmée pour le mois prochain et sera présidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. C’est ce qu’a indiqué, hier, sur les ondes de la Chaîne III, le président de cette institution Réda Tir. Lors de son passage, il a signalé que de nouvelles missions sont attribuées à cette institution qui, désormais, en plus de l’aspect économique et sociétal, prendra aussi en charge l’aspect environnemental. «Notre tâche consistera à être médiateur dans les conflits sociaux et entre les opérateurs économiques. On s’intéresse d’ailleurs à tout ce qui a trait au secteur privé car il est pourvoyeur de valeur, représentant à lui seul 2,6% de croissance», assure-t-il, soulignant que le rapport de ce conseil sur l’année 2020 sera remis au chef de l’Etat en avril au plus tard. Le Cnes a également un droit de regard, ajoute-t-il, sur le passage d’affaires dans l’arbitrage international pour tenter de régler les conflits à l’amiable. «Le Cnes sera désormais une véritable force de propositions et s’emploiera à activer dans une totale transparence en rendant publiques ses informations. Le gouvernement est sommé de nous transmettre toutes les nouvelles données en l’espace de 21 jours sinon nous saisirons le chef de l’Etat. Le conseil va évaluer et contrôler les politiques publiques tout en contribuant à l’amélioration de la prise de décision», fait-il savoir.
Le Cnes a déjà préparé une série de recommandations en direction du président de la République. Dans le marché financier notamment, où il recommande d’accélérer la création de fonds communs de placements pour capter l’argent circulant dans l’informel. A ce propos, le président du Cnes confie que le conseil doute de la fiabilité des chiffres relatifs aux capacités financières du marché informel. Pour un recensement réel de cet argent, le Cnes est en train d’élaborer un nouveau modèle dont les mécanismes se basent sur les flux et sur les stocks. Il estime impératif aussi d’interdire le recours, par les sociétés nationales, à l’endettement bancaire et remplacer ce procédé par le financement obligataire. «Une dévaluation graduelle du dinar est nécessaire pour combler les déficits, budgétaires notamment. Dans le secteur public marchand, la création d’une agence publique de participation de l’Etat est essentielle pour se charger de l’engineering financier des entreprises et les catégoriser en sociétés fortes et celles qui le sont moins et nécessitant une liquidation et une récupération des actifs», dit-il. Pour lui, soutenir des entreprises qui réalisent des bénéfices superficiels ne doit plus se poursuivre. En fait, il est urgent, selon lui, de restructurer tout le marché public en faveur des compétences et d’une dépénalisation de l’acte de gestion. Le conseil, dans ce contexte, compte proposer au chef de l’Etat l’élaboration d’une ordonnance sur la dépénalisation de l’acte de gestion, affirme son président.