L’Algérie et le Hirak étaient absents dans les médias allemands, et la seule image, encore, présente dans les têtes des gens quand vous parlez d’Algérie, en plus du terrorisme, c’est le souvenir des agressions du Réveillon 2016 attribuées à des Maghrébins.

Comment expliquer le peu d’intérêt des médias allemands pour la situation en Algérie marquée par un an de manifestation pacifique ? Ce fut, pour nous, assez intrigant de constater ce manque d’intérêt, mais, quand on y réfléchit, on peut comprendre, car il faut savoir qu’il n’y a pas de correspondants de presse allemands installés en Algérie. Ils sont tous basés à Tunis ou encore au Maroc en cas de besoin.
Cette remarque pertinente a été faite par un ex-ambassadeur allemand en poste en Algérie, qui l’a confiée à notre consœur Alice Schwarzer, directrice du magazine politique féministe allemand Emma, lors d’une visite en Algérie. « Un pays intéressant et important dans la région », disait-il, mais qui n’intéresse pas, outre mesure, les médias allemands. » Alice Schwarzer, qui était l’une des rares journalistes à avoir soutenu la lutte de l’Algérie contre le terrorisme dans les années 1990, a essayé de corriger cette image négative du pays en Allemagne, en publiant de nombreux articles dans son magazine, en parlant de l’Algérie dans les autres médias, mais, aussi, en publiant un livre sur l’Algérie où elle raconte « sa famille algérienne », qui a eu un impact important auprès de l’opinion publique allemande qui assistait à ses conférences, et qui a découvert un pan d’un pays méconnu, moderne et surtout très vivant, contrairement aux clichés.
Pour Alice, que nous avons rencontrée, au début de la pandémie due au Sars COV2, à Cologne, les responsables algériens sont à contre-courant de la population et, selon elle, la classe politique ne reflète pas du tout la vivacité du pays et de sa population plutôt juvénile et très ouverte. Pour elle, le pays doit aller de l’avant, car les dangers sont nombreux dans la région et elle en veut pour preuve les dégâts du « printemps arabe » et la déstabilisation qui s’en est suivie dans des pays comme l’Irak, la Syrie, la Libye et bien d’autres. Elle estime que les Algériens ont raison d’être exigeants et de demander plus d’ouverture à tous les niveaux, mais ils doivent aller de l’avant et donner sa chance au nouveau Président (Tebboune) pour redresser la barre d’un pays, très important dans la région, tout en restant vigilants sur leurs revendications et droits politiques.
D’autres consœurs, et une compatriote, interrogées sur le Hirak en 2020, donnent leurs points de vue qui expriment l’espoir ou la désillusion.
Ecoutons Mounia, l’Algérienne, les journalistes françaises Mireille Drone et Ange Marie Pioerron, ainsi que la journaliste allemande Martina Sabra, qui suivent de près l’actualité de la région, puisqu’elles ont consacré leur carrière professionnelle à l’Afrique, au Maghreb et au Moyen-Orient en exerçant à la radio Deutsche Welle et dans d’autres médias allemands.

Mireille Dronne, journaliste à la Deutsche Welle : en admiration devant ce mouvement pacifique
Notre interlocutrice, qui s’occupe du programme rédaction Afrique francophone, qui traite des thèmes d’actualité en Afrique et ailleurs, est restée en admiration pour cette protestation pacifique. Elle n’est pas d’accord qu’on dise que le Hirak n’a servi à rien, comme le pensent certains, car les gens souffrent, ils ont la vie dure, tous les jours. Ils en avaient assez de ce pouvoir aux antipodes de leurs aspirations, car une démocratie c’est le peuple et, donc, il faut être à son écoute.
Si les citoyens ne réagissent pas et ne font pas entendre, clairement, ce qu’ils veulent, on peut toujours lui reprocher d’être responsable de sa situation, qu’il est coupable et mérite ce qui lui arrive. Mais à partir du moment où la population descend dans la rue, massivement, et exprime son mal-être, c’est un signal fort en direction des dirigeants. Un mouvement qui a duré une année et qui a rassemblé des milliers de personnes, cela exprime quelque chose de fort, non ? Ce qui est remarquable aussi pour elle, c’est que les Algériens ont réussi à manifester pendant un an, sans qu’il n’y ait eu de dérapage majeur dans la violence, ce qui arrive souvent dans ce genre de mouvements de foules. Et pourtant, il y a eu des provocations, des arrestations de militants vus comme des leaders du mouvement… Surtout qu’on a toujours dit que les Algériens étaient violents et, voilà, qu’ils assènent une autre vérité et la preuve qu’ils peuvent manifester pendant un an, sans qu’aucun acte de violence ne soit enregistré.
Si les policiers ne sont pas intervenus, à mon sens, c’est qu’ils sont intelligents, quelque part, ils ont conscience que s’il y a de la violence, on va le leur reprocher. C’est ce qui s’est passé en France, par exemple, avec le mouvement des gilets jaunes où, à chaque manifestation le samedi, il y a eu de la casse et des blessés de part et d’autre. On a assisté aux mêmes scènes de violence et de victimes, un peu partout dans le monde, au Soudan, au Liban, en Irak aussi…
Je trouve que c’est assez remarquable que les manifestants algériens aient tenu le coup pendant un an sans user de la violence, car il ne faut pas oublier qu’il y a eu, quand même, des provocations, des arrestations de militants. Semaine après semaine, ils marchaient tous les mardis pour les étudiants et les vendredis pour toute la population. Moi, j’avoue que je suis en admiration, je dis chapeau à cette population qui exprime son ras-le-bol et veut absolument faire changer les choses.
Vous disiez que les médias allemands ne s’intéressaient pas à l’Algérie, considérée comme étant la chasse gardée de la France, mais je dois vous dire que l’élite s’y intéresse beaucoup. On voit, quand même, de temps en temps des reportages concernant le Hirak sur les chaînes de télévision. Et certains journaux en parlent. Dans le magazine d’information Der Spiegel, par exemple, Dominik Peters, Maximilian Popp et Christoph Sydow observaient, l’an dernier, que les Européens détournaient le regard des rebellions en Afrique du Nord (« Nordafrika rebelliert, Europa sieht weg », c’était le titre) parce qu’ils craignent un nouveau mouvement de migration.
Les auteurs de l’article soulignent que l’Algérie était, ces dernières années, le plus gros importateur d’armement allemand en dehors de l’Otan et que Berlin, comme Bruxelles d’ailleurs, se sont montrés pour le moins réservés par rapport aux mouvements démocratiques en Algérie et au Soudan, où les ex-présidents Bouteflika et Bachir déterminent la politique. Ils soulignent que les diplomates occidentaux connaissent très peu les personnalités qui leur succèdent.
Et puis, les journalistes du Spiegel soulignaient que les manifestants ne sont pas soutenus par les Européens qui privilégient la stabilité aux dépens des droits de l’homme, parce qu’ils considèrent les développements dans le monde arabe sous deux aspects, à savoir l’Europe est-elle menacée par un nouveau mouvement de migrants ? Et le risque d’attentats terroristes augmente-t-il ?
Il faut dire, aussi, que quand un écrivain ou un intellectuel algérien est invité ici en Allemagne, les salles sont toujours pleines à craquer. C’est peut-être ce qui explique, entre autres, le succès de l’écrivain et intellectuel algérien Boualem Sansal, qui a fait, l’an dernier, encore une tournée dans plusieurs villes d’Allemagne, dont Hambourg, où il a présenté son dernier livre le Train d’Erlingen ou la Métamorphose de Dieu, traduit en allemand, comme d’autres de ses écrits dans lesquels il dénonce les extrémismes et le terrorisme, qui ont ruiné son pays. Il ne mâche pas, non plus, ses mots concernant la démocratie dans les pays arabes et du Maghreb. C’est ce qui lui a valu de recevoir, en 2011, le prestigieux Prix de la Paix des libraires allemands. Une distinction internationale décernée chaque année à une personnalité qui, par son activité littéraire, scientifique ou artistique, a servi de manière significative la progression des idées pacifistes. En récompensant Boualem Sansal, qui critique la situation politique et sociale en Algérie, l’Organisation des libraires allemands voulait apporter son soutien au mouvement pour la démocratie en Afrique du Nord. Quand il parle, aussi, du terrorisme (il ne mâche pas ses mots), car le sujet concerne tout le monde depuis les attentats de Berlin, en 2016 sur le marché de Noël. Les Allemands sont, tout d’un coup, réveillés et ont commencé à s’intéresser au phénomène qui avait ravagé l’Algérie dans les années 1990, avec, en face, le mutisme de la communauté internationale. Depuis, ils s’intéressent, un peu plus, à la question d’autant que les livres de Sansal expliquent bien le problème et mettent le doigt là où ça fait mal.
Mireille Dronne explique qu’elle travaille avec les internautes et les auditeurs d’Afrique sub-saharienne, qui s’intéressent beaucoup aux mouvements de protestation, contre la vie chère, la mal-vie et dénoncent les présidents qui veulent s’éterniser au pouvoir. On intègre cela (c’est-à-dire le point de vue des auditeurs dans les réseaux sociaux), dans les actualités de la radio, ce qui est intéressant pour nos auditeurs. Comme beaucoup de médias africains sont muselés, les jeunes écoutent les radios étrangères. Il y a une grande écoute et beaucoup de réactions.

Mounia, interprète algérienne résidante en Allemagne : le Hirak pouvait mieux faire
Mounia, une interprète algérienne qui vit à Cologne depuis deux années, a un regard plutôt réaliste et dépassionné sur le mouvement, dont les résultats sont décevants, selon elle. Elle dit attendre plus du Hirak au lieu de continuer dans sa lancée actuelle, à savoir marcher… marcher sans perspective concrète…
Mounia raconte qu’à Cologne, il n’y a pas eu de groupes organisés pour organiser des manifestations régulières et soutenir le Hirak. Par contre, explique-t-elle, ils se rendent à Bruxelles pour exprimer leur solidarité avec les compatriotes qui, depuis un an, battent le pavé pour un changement total du système. Malheureusement, pour elle, ce dernier s’accroche de toutes ses forces et ne veut rien céder aux manifestants.
Par contre, dit-elle, je connais une dame qui s’appelle Louiza, résidente à Düsseldorf, qui organise, régulièrement, sa manifestation, en solitaire, elle confectionne des pancartes et a même demandé l’autorisation à la police pour s’installer au centre-ville, avec ses banderoles, pour sensibiliser sur ce qui se passe en Algérie. Louiza ne prétend pas faire un événement grandiose, mais c’est juste sa manière, à elle, de marquer sa présence en informant le grand public sur le Hirak, leur dire qu’en Algérie les gens protestent, malgré le blackout médiatique.
Après l’élection de Tebboune, raconte Mounia, j’ai essayé de continuer à suivre les événements sur les réseaux sociaux mais, déçue par le résultat de l’élection, je me suis détachée de l’actualité. Puis, il y a eu le décès du général Gaïd Salah et on a vu que les choses sont restées les mêmes. En fait, on blâmait Gaïd Salah, mais on s’est rendu compte, très vite, que ce n’est pas une question de personnes, puisque le même système est omniprésent. Il y a eu le départ des Bouteflika, mais il y a toujours un système occulte. On se bat contre des moulins à vents, tant que des militants du Hirak sont, encore, en prison pour moi rien n’a changé car ces personnes sont le symbole du changement.
Qu’attend le nouveau Président pour les libérer ? Pourquoi ont-ils libéré certains et pas d’autres ? Tout cela n’est pas clair et me paraît même suspect, d’où mon scepticisme quant à un avenir radieux.
Pour moi, cela implique que la situation est la même, la stratégie du pouvoir est la même et on n’est pas sorti de l’auberge. Ceux qui tirent les ficelles sont toujours là, toujours en place. Pour elle, la démocratie est un long chemin à conquérir. Pour le pouvoir, les marches pacifiques ne le dérangent pas du tout, à mon sens, il faut changer de stratégie et faire pression autrement.
Le combat doit prendre une autre forme, le président Tebboune a décidé de faire de la journée du 22 février une journée nationale. A mon avis, c’est juste pour récupérer le Hirak et lui donner une nouvelle orientation, une autre couleur… Comme quoi le mouvement a réussi à atteindre le changement en espérant que, faute de souffle, il s’arrêtera de lui-même, un jour.
Le Président a les pleins pouvoirs, il s’est démarqué de l’ancienne clique par sa façon de communiquer et de tendre la main à tous, mais il reste timoré dans ses actions en direction des manifestants.
Il pourrait prendre quelques actions phares, significatives, pour être crédible comme, par exemple, libérer tous les prisonniers, sans exception, et ne plus jouer avec les nerfs de certains en les libérant puis en les harcelant comme cela a été le cas pour le défunt Ghermoul, pour ne citer que celui-là.

Toutes ses tergiversations ne disent rien de bon, et moi je n’ai pas d’espoir que les choses vont changer.
Poursuivant son analyse du mouvement de révolte, Mounia ajoutera que, pour ne pas terminer sur une note pessimiste, elle doit dire, quand même, qu’il y a un côté positif du Hirak puisqu’il y a des personnes qui ont émergé de ce mouvement avec une volonté farouche de vouloir changer les choses.
On a souvent dit que l’Ecole algérienne n’a rien donné de bon, mais là, ajoute-t-elle, nous avons la preuve que c’est faux, il y a une élite estudiantine et d’autres milieux. C’est-à-dire d’autres personnalités qui ont émergé et se sont distinguées par un discours cohérent et déterminé et qui veulent le changement total dans une perspective démocratique. Il y a émergence de « rôle modèle » comme on dit aux USA.
Avant, le modèle pour les jeunes Algériens c’était les footballeurs, alors qu’aujourd’hui, ça a quand même changé.
Commentant la polémique suscitée par l’article de Kamel Daoud, publié dans un magazine français, elle explique que c’était un cri du cœur, un coup de gueule contre ce mouvement qui fait du surplace. Il a donné son point de vue, car il faut reconnaître qu’après une année de marche, il n’y a rien eu de nouveau, alors qu’il fût un temps où on a parlé de désobéissance civique et de grève et, depuis, plus rien, ou plutôt on continue de marcher sans perspective. Beaucoup de jeunes qui manquent de loisirs et d’activités se retrouvent dans le Hirak puisque, chaque vendredi, ils ont une bonne occupation, préparer de nouvelles chansons, des banderoles et marcher en criant à tue-tête.
A mon avis, il est temps que le Hirak se dote de leaders autour d’un programme et d’actions concrètes.

Marie Ange Pioerron, ex-responsable de la rédaction Afrique francophone à la radio Deutsche Welle : le Hirak était déjà dans une impasse
Le Hirak, pour Marie Ange Pioerron, journaliste et ex-responsable de la rédaction Afrique francophone à la radio internationale allemande Deutsche Welle, le mouvement de protestation algérien, connu sous l’appellation Hirak, a vite montré ses limites.
Il faut dire qu’il y a eu surprise et admiration au début du mouvement de protestation, car les révoltes précédentes ont été, soit écrasées dans le sang (1988), soit se sont terminées par le déversement d’argent au profit des couches vulnérables pour les faire taire et oublier leurs revendications pour plus d’équité et d’une vie politique plus ouverte. Donc, c’était un mouvement qui avait quelque chose de formidable et qui a obtenu quelques satisfactions.
Aujourd’hui, à mon avis, c’est un peu l’impasse et un dilemme, car si le Hirak se structure il va devenir une institution comme une autre avec des leaders qui vont émerger, mais s’il continue, simplement, à manifester il va droit dans le mur car le pouvoir ne peut pas tout changer du jour au lendemain.
Concernant la question relative au peu d’intérêt des médias allemands pour l’Algérie, Marie Ange explique que l’Algérie intéresse peu l’Allemagne, car ce n’est pas un pays de vacances pour les Allemands, comme le sont le Maroc et la Tunisie, pour ne parler que des pays de la région.
C’est un pays peu connu, qui passe pour être fermé sur l’extérieur et de surcroît violent, sans oublier que pendant la guerre froide, l’Algérie était rangé dans le camp des ennemis de l’Allemagne, car proche de Moscou.

Martina Sabra, journaliste spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient : il y a des changements sociétaux importants au Maghreb
Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de venir en Algérie, depuis le début des protestations. J’ai, juste, pu suivre la couverture médiatique. J’ai pu visiter d’autres pays dans la région où les gens descendent dans la rue pour exprimer leur désir de liberté et de participation réelle à la vie politique. A mon avis, il y a des changements sociétaux importants, qui sont en cours dans les pays du Maghreb, et surtout en Algérie. Les jeunes, et pas seulement d’ailleurs, remettent tout en question. La notion de famille (famille élargie vers la famille nucléaire), la place de l’individu (collectivisme/individualisme), les relations entre les générations, entre hommes et femmes, Nord et Sud, Orient et Occident, riches et pauvres, etc. Je ne vois pas, encore, que les protestations aient le potentiel de produire des changements profonds du système politique. Je vois plutôt des éruptions. Les changements sociétaux sont comme un volcan, avec son magma, sa pression énorme, et l’imprédictibilité des éruptions. Pour le moment, les contradictions pèsent fort. Mais à long terme, les contestations populaires ont le potentiel d’aboutir à des transformations politiques importantes.
Pourquoi l’Algérie est absente dans les médias allemands ? Selon ma perception, il y plusieurs raisons dont le faible intérêt du grand public, parce que les relations directes avec l’Allemagne sont faibles. Ce qui n’était pas toujours le cas. Pendant la guerre d’Indépendance, l’Algérie suscitait beaucoup d’intérêt en Allemagne, le conflit était très présent, beaucoup d’Allemands étaient solidaires avec la lutte des Algériens. Après, dans les années 1970, il y avait beaucoup de touristes qui visitaient ou passaient par l’Algérie et le Sahara, pour chercher l’aventure ou pour continuer leur voyage vers l’Afrique sub-saharienne. Vers la fin des années 1980, les médias allemands couvraient la fin du parti unique FLN, et dans les années 1990, il y avait beaucoup d’articles dans les médias concernant le terrorisme et la quasi-guerre civile en Algérie.
Aujourd’hui, l’Algérie n’est plus une destination touristique, comme il y a quelques décennies, et encore moins pour les touristes allemands. Il y a, aussi, le faible nombre d’immigrés algériens en Allemagne, sans oublier qu’il n’y a pas beaucoup d’échanges économiques. Concernant le terrorisme islamiste, les champs de bataille ont changé, l’Algérie est passée au second plan, on a l’impression que la situation est sous contrôle, même si les choses restent difficiles.
En dehors de cela, il y a aussi des raisons pratiques. En termes de conditions de travail des médias, l’Algérie semble être plus difficile que la Tunisie ou le Maroc, par exemple. Il y a plus de restrictions, les visas sont plus difficiles à obtenir, etc.