La rentrée sociale, qui boucle sa deuxième semaine, et les cas de contamination au coronavirus qui sont en continuelle baisse n’ont pas encore eu l’effet escompté de voir la reprise de l’ensemble des moyens de transport. La machine n’est finalement pas bien huilée tant que les transports de voyageurs n’ont pas complètement repris.
Il est vrai que les pouvoirs publics avaient décidé de différer l’acticité des transports de voyageurs, notamment les bus et taxis assurant les lignes inter-wilayas entre autres, en attendant de voir l’évolution de la situation épidémiologique. Etant donné que cette dernière connaît une amélioration depuis plusieurs semaines, les chiffres l’attestent chaque jour, les transporteurs ainsi que les voyageurs ne comprennent pas pourquoi l’immobilisation de certains moyens de locomotion n’est pas encore levée.
Cette situation est de nature à pénaliser beaucoup de citoyens, notamment ceux qui ont repris leur travail, que ce soit dans les administrations, dans les entreprises et autres commerces en activité. Beaucoup doivent faire face à l’épineuse question du transport pour rejoindre leur lieu de travail chaque matin et regagner leur domicile chaque fin de journée. Ce n’est guère une sinécure pour ces gens qui ont finalement recours à la débrouille pour se déplacer, en prenant un taxi clandestin, ou en sollicitant un voisin véhiculé ou autre.
C’est le cas aussi pour les étudiants qui doivent rejoindre les bancs de l’université. Le transport inter-wilayas est donc plus que jamais attendu, surtout avec la rentrée universitaire, sachant que nombre d’étudiants n’habitent pas dans la ville où ils poursuivent leur cursus. Ils ne savent pas encore par quel moyen vont-ils pouvoir se déplacer.
Il se trouve que ceux qui étaient déjà obligés de se présenter pour la soutenance de thèse de fin d’études, depuis le début septembre, ont eu du mal à rejoindre leurs universités respectives. Eux aussi ont dû faire face à la débrouille, ont-ils témoigné, indiquant qu’il y en a même qui ont cotisé pour prendre un taxi clandestin. C’est dire toutes les difficultés que rencontrent les usagers habituels des transports qui ne sont pas encore autorisés à reprendre.
«Les transports sont la base de toute activité», comme l’a déjà déclaré un membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de coronavirus, et tant qu’ils n’ont pas complètement repris, ce sont plusieurs activités qui se retrouvent pénalisées.
Les usagers continuent de vivre un calvaire au quotidien avec des moyens de locomotion toujours à l’arrêt, dont également les trains et les lignes intérieures aériennes. Les transporteurs inter-wilayas, par bus et par taxi, sont à l’arrêt depuis le 21 mars dernier, ce qui a suscité leur exaspération et leur colère, les poussant à envisager une «opération escargot», prévue initialement pour le 2 septembre, mais à laquelle ils ont décidé de surseoir en attendant de voir les décisions que prendront les autorités concernant leur activité. Ces décisions se font attendre, non seulement pour eux, mais aussi pour les citoyens, sachant que le transport par bus assure, à lui seul, autour de 12 millions de voyageurs par jour.
A Alger, à titre d’exemple, les trains et le métro n’ont toujours pas repris, alors que ce sont des moyens très sollicités. Ce sont des dizaines de milliers de voyageurs qui les empruntent quotidiennement. Seuls le tramway et les bus de l’Etablissement public de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) assurent le transport depuis la mi-juin. Ce qui n’est absolument pas suffisant pour la capitale qui compte plus de quatre millions d’habitants.
Le métro d’Alger prépare sa reprise
Pour l’heure, il n’y a que le métro d’Alger qui serait concerné par une reprise dans les prochains jours, probablement avant le début du mois prochain, mais aucune date n’a été encore avancée.
Ainsi, le métro d’Alger prépare son ouverture aux usagers. Des mesures sont prises pour appliquer le protocole sanitaire, comme la signalisation, les affichages, etc., a indiqué un responsable du secteur. Il y aura une «signalétique à l’intérieur par le marquage du sol afin d’éviter le croisement des usagers entrant et sortant», a-t-il fait savoir. Il est aussi prévu «la mise à disposition du gel hydro-alcoolique», ainsi qu’«une communication qui consiste à la diffusion d’annonces sonores pour rappeler aux usagers le respect des mesures de prévention, dont la distanciation physique et le port du masque surtout», selon le même responsable, qui s’est exprimé hier sur les ondes de la Radio nationale.
Les mesures de prévention doivent être absolument respectées à l’intérieur des stations de métro, car ce sont «des espaces qui n’ont pas d’aération naturelle» et qui sont considérés comme «des lieux de confinement très propice à la propagation du coronavirus», selon les déclarations des membres du Comité scientifique de suivi de la pandémie de coronavirus. Ces derniers avaient reconnu, ainsi que d’autres spécialistes du secteur de la santé, que la population a «pris conscience» et se comporte «de façon plus responsable devant la pandémie de la Covid-19. Ce qui est de nature à pouvoir permettre la reprise de ce qui reste du secteur des transports, suspendus pour des raisons de prévention sanitaire, car aujourd’hui, ce sont des millions d’usagers qui sont panélisés. n