La libération des détenus d’opinion constitue, sans nul doute, un signe positif qui pourrait participer à la mise en place des mesures de confiance et d’apaisement sans lesquelles aucune sortie de crise ne peut être valablement envisagée. Cette décision empreinte de raison, fort courageuse, dans un contexte encore incertain, est déjà un signal indéniable sur les intentions du nouveau président de la République et des autres centres de pouvoir quant à l’avenir du pays. Une possible conviction, si elle se consolide, pourrait confirmer que le prélude du changement pourrait être déjà à l’ordre du jour chez ceux qui décident de l’avenir du pays. Il était clair, dès le départ, que l’emprisonnement de personnes pour s’être illustrées dans le mouvement de contestation ou pour s’être exprimées publiquement de façon critique, était une erreur stratégique. Cela consistait à différer le début de solution comme mettre la poussière sous le tapis. Une politique de renouveau passait inéluctablement par cette libération des détenus d’opinion, une question qui pesait lourdement sur les possibilités de dialogue envisagées par ailleurs. Aucune chance de dialogue et d’ouverture, véritables et non pas virtuels, ne pouvait avoir une chance sans ce préalable. L’Algérie nouvelle, revendiquée ardemment par les Algériens, sera une construction unanime ou ne sera pas. Ce sont les enfants de ce pays, dans leurs disparités et la richesse de leurs opinions, qui auront pour tâche de la mettre en œuvre. Il y va de l’intérêt commun. Dans un environnement géopolitique de plus en plus inquiétant, le renforcement de ce qu’on pourrait appeler le front intérieur devient vital. Aucun pays ne saurait jouer un rôle de premier ordre à l’échelle régionale ou internationale en étant fragilisé intérieurement. Aujourd’hui, il y a une volonté manifeste de dépasser une crise qui aura sérieusement ébranlé le pays depuis presque une année. Un assentiment bien venu. Les mesures de détente augurent déjà d’un lendemain meilleur et ouvrent les chemins du possible.