Par Sihem Bounabi
Plusieurs cas de BA.2, un sous-variant de l’Omicron, ont été détectés en Algérie ces derniers jours, a annoncé, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le Directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, le Dr Fawzi Derrar. Il précise ainsi que «l’Algérie a récemment enregistré plusieurs cas de BA.2, dont on sait qu’il est répandu en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et dans certains pays européens, comme le Danemark, et asiatiques».
Tout en déclarant que la propagation du sous-variant BA.2 «ne suscite pas réellement d’inquiétude», il appelle les Algériens à la «prudence et à la vigilance» d’autant plus que «les personnes qui ont été infectées par Omicron risquent de contracter le BA.2 et que l’immunité acquise contre Omicron n’est pas suffisante contre le BA.2». Il nuance toutefois ces propos en soulignant que «cela ne veut pas dire que ce sous-variant est plus dangereux, mais il se propage rapidement par rapport à l’Omicron».
Par contre, il précise que le variant Omicron ou son sous-variant restent toujours «préoccupants» avec le danger de les assimiler à une forte grippe : «L’Omicron n’est pas un rhume sévère, comme le pensent certains, c’est un virus. Il n’est pas possible d’anticiper son évolution et les complications qu’il peut entraîner dans le corps humain.»
Selon Fawzi Derrar, «la situation demeure encore dangereuse et la recrudescence peut survenir à tout moment si on ne respecte pas le protocole sanitaire». De plus, même si, en ce moment, il y a une tendance baissière des cas de contamination à la covid, le Directeur général de l’IPA commente : «C’est très positif, mais cela ne signifie pas que la situation épidémique est en amélioration. Le danger existe toujours et l’infection peut se propager à nouveau et à tout moment, surtout si le protocole sanitaire n’est pas respecté.»
Ceci d’autant plus que «près de 90 % des cas admis en réanimation à cause de ce virus n’ont pas été vaccinés», ajoutant que «le taux de vaccination de la population reste faible avec seulement 32% de vaccinés» des Algériens ciblés». A propos de l’efficacité des vaccins contre le variant Omicron, l’intervenant explique que «la durée de résistance du virus dans le corps des patients vaccinés est courte. La période de convalescence l’est également comparativement aux personnes non vaccinées».
Il ajoute à propos de l’efficacité du vaccin fabriqué en Algérie que le fait que les autorités britanniques ont accordé l’autorisation d’entrée sur leur territoire des personnes vaccinées par le Sinovac est une preuve de son efficacité. Abordant la question de la vaccination des enfants, il souligne qu’actuellement cela n’est pas à l’ordre du jour. D’autant plus que le constat actuel est qu’en Algérie aucun cas grave de complications d’enfants contaminés par le variant Omicron n’a été constaté.Toutefois, il reconnaît que les enfants sont des vecteurs de transmission de la covid aux adultes d’où l’importance de vacciner en masse les Algériens âgés de plus de 18 ans.
Au final, commentant la vision optimiste de certains spécialistes, il souligne que «certes, il y a des scénarios optimistes qui disent qu’après la contamination au variant Omicron, il y aura une immunité collective. Mais pour que ce scénario soit réaliste, il faudrait que le taux de vaccination soit élevé».