PAR NAZIM B
La contestation du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) gagne en intensité. Il ne se passe plus une journée sans entendre des voix dans les structures de l’ancien parti unique remettre en cause la gestion de Abou Fadhel El Baadji, qui se prépare à mener la compétition électorale à l’occasion des législatives anticipées du 12 juin prochain.
Après avoir organisé un rassemblement devant le siège du parti, les contestataires se sont adressés au Président de la République à qui il a été demandé de mettre fin aux «dépassements» d’El Baadji. Mieux encore, les contestataires demandent également au ministère de l’Intérieur de leur accorder une autorisation pour pouvoir tenir une réunion du Comité central pour «libérer le parti de ceux qui en font mauvais usage».
Lors de l’action organisée dimanche devant le siège national du parti, à Hydra, les protestataires ont pointé du doigt notamment «la situation illégale» dans laquelle se trouve le FLN, à laquelle s’ajoutent «les décisions illégitimes» que prend la direction.
Dans une déclaration lue par Mustapha Kehiliche, ancien membre du Bureau politique et actuel membre du Comité central, il est fait état «d’une succession de démissions dans les rangs du parti» à cause de la gestion de la direction actuelle.
Il a été indiqué, par la même occasion, que «la révolte» est plus que nécessaire pour sauver le parti des «intrus» en rétablissant «la situation légale et la ligne» du FLN.
Dans l’entourage du Front, les interrogations sont multiples quant aux motivations réelles de cette contestation.
D’autant plus que «le secrétaire général a été reçu récemment par le Président de la République», souligne une voix proche du parti, alors que d’autres n’écartent pas la possibilité de voir El Baadji poussé à la porte bien avant les législatives anticipées de juin prochain.
Un scénario qu’écarte le chargé de communication du parti, Mohamed Amari, lequel estime que «la majorité des contestataires ne représente pas le comité central». Soulignant que «les concernés avaient déjà entamé, il y a quelques semaines, la collecte des signatures contre le secrétaire général, mais sans succès».
«Leur objectif consiste à simuler une crise dans le parti», accuse-t-il, et de les tacler en déclarant qu’«ils étaient mouhafedhs pendant une quinzaine d’années».