Par Hamid Bellagha

La situation de blocage des concessionnaires auto n’a que trop duré. Depuis l’arrêt des exportations de voitures et de kits d’assemblage, l’Algérie est revenue au temps de la contemplation de la voiture, objet demeuré fantasmagorique pendant de très longues années. Il a fallu l’intronisation des concessions automobiles pour que la voiture devienne un objet presque comme les autres que l’on achète en vitrine comme on achèterait une chemise. Et puis… non, on ne reviendra pas sur les circonstances qui ont fait que la voiture se prénomme à nouveau désir.
Le fait est que les concessionnaires auto sont au bout du rouleau depuis que les différents gouvernements de l’ère Tebboune, qui se sont succédé dès décembre 2019, promettent une issue à leurs tourments, mais il est vrai que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.
Nul doute que les différents ministres ayant vu le dossier des concessionnaires atterrir sur leur bureau ont essayé de faire quelque chose pour débloquer la situation et trouver le fil d’Ariane. Mais apparemment, la bureaucratie avec une peau tannée très dure a été une entrave insurmontable à tous les décrets, recommandations et même les oukases à haut niveau, c’est-à-dire par le président de la République lui-même.
C’est vrai que beaucoup parmi les désormais ex-concessionnaires ont triché délibérément et sont devenus de « notables » milliardaires, le temps de tourner une clé dans un Niemann. Seulement, en jetant l’eau du bain avec le bébé, les gouvernements de Djerad et de Benabderrahmane ont institué une punition collective qui a pénalisé non seulement les concessionnaires honnêtes mais aussi une large frange de la classe moyenne, qui redevient soudainement pauvre devant les prix astronomiques des quelques voitures qui restent de l’ère de la bamboche.
Les concessionnaires, en mal d’horizon clair, et des pertes se chiffrant à 1 000 milliards, se tournent vers Tebboune lui rappelant ses recommandations pour répondre au mandataire par l’affirmative ou la négative de la décision du fameux comité d’experts dans les vingt jours.
Quarante-huit jours se sont écoulés et aucun écho n’est parvenu d’un quelconque ministère. Des marques se sont, entre temps, retirées et il faudra, dès la levée des entraves, tout refaire, repartir de zéro pour redynamiser un secteur qui était très prometteur.
La balle revient au centre, pour ne pas dire chez le président de la République, et il n’est plus, maintenant, permis de botter en touche.