Alors que les premières tendances de la campagne moisson-battage annonçaient un bon potentiel de production dans les wilayas à vocation céréalière, on ne compte plus le nombre d’incendies qui ont ravagé jusqu’ici des hectares de champs de blé. Ce qui pourrait remettre en question les objectifs de récoltes céréalières escomptés.

Par Bouzid Chalabi
En effet, c’est ce que rapportent plusieurs communiqués de la Protection civile nationale émis ces derniers jours. Avant de rentrer dans le détail de la circonscription des incendies des champs de blé, la Protection civile explique que la canicule de ces derniers jours sur pratiquement tout le territoire national a favorisé de nombreux départs de feu non seulement au niveau de massifs mais plus particulièrement sur des champs de blé dans l’attente d’être moissonnés.
Dans la wilaya de Guelma, région pilote dans la production de céréales, un incendie a ravagé 64 ha de blé dur. A Skikda, ce sont 93 ha de champs d’orge et de blé détruits par les flammes, cependant 34 ha ont été sauvés in extremis. Dans la wilaya de Sétif, et plus précisément dans la daïra de Aïn Arnat, ce sont 10 hectares de blé qui sont partis en fumée. A Sougueur, dans la wilaya de Tiaret, là encore, la Protection civile locale fait état de la destruction par le feu de 8 hectares d’orge. Il y a tout lieu de craindre que cette liste de sinistres de champs de blé s’allonge dès lors où les périodes caniculaires vont être plus nombreuses durant encore plusieurs semaines. La campagne moissons-battage dans les Hauts-Plateaux ne se termine qu’à la fin du mois d’août, comme il est de coutume. Les risques d’incendie sur les champs de blé non encore fauchés vont rester si des mesures sévères de prévention ne sont pas prises par les autorités locales afin de préserver le bon déroulement de la campagne moissons-battage et de sauvegarder les récoltes. A ce titre, la Direction de la Protection civile invite les céréaliculteurs à prendre les précautions et les mesures préventives autant que nécessaires et indispensables. Citant entre autres, la réalisation de tourières autour des champs, prévoir deux extincteurs à poudre et à eau installés sur la moissonneuse-batteuse. Des mesures de prudence des plus indiquées, car ne pas les prendre au sérieux peut coûter cher dans le sens où de nombreux céréaliculteurs ont dépensé tout leur argent et contracté des crédits pour pouvoir mener à terme leur campagne labours semaille. Autrement dit, une petite inattention de leur part peut se traduire par la perte de tout un champ de blé avec toutes les conséquences financières que cela implique et dont de nombreux céréaliculteurs ne seront pas en mesure de gérer. Autre conséquence et non des moindre, sans tomber dans le pessimisme, si les incendies des champs venaient à se multiplier cela aura pour effet une révision à la baisse des objectifs de récolte nationale escomptés, à savoir les 2,3 millions de quintaux, toutes variétés de céréales confondues. Ce qui est forcément à craindre, compte tenu des cours mondiaux de céréales toujours sur une courbe ascendante et qui risquent de le demeurer faute d’une offre mondiale en deçà de la demande due au conflit armé qui oppose l’Ukraine à la Russie. Deux pays qui pèsent sur le marché mondial, à eux deux, représentent 40% des volumes d’exportation mondiale.

Bouira : indemnisation des agriculteurs affectés par les incendies de récoltes

Une opération d’indemnisation des agriculteurs affectés par les incendies de récoltes, a été lancée hier à Bouira par la Caisse régionale de mutualité agricole (CRMA), a appris l’APS auprès de cet organisme. «L’opération a débuté aujourd’hui pour l’indemnisation dans un premier temps de trois céréaliculteurs affectés par les derniers incendies enregistrés à Bouira», a expliqué le directeur local de la CRMA, M. Mohamed Bechour. Le montant des indemnisations distribué sur les trois céréaliculteurs est de l’ordre de 120 millions de centimes, selon les détails fournis par M. Bechour. «Le premier agriculteur indemnisé est celui du village agricole de Said Abid qui a perdu 7 hectares de blé dur, tandis que le deuxième, issu du même village, a perdu 3 hectares de blé dur», a encore précisé le directeur de la CRMA. Le troisième agriculteur indemnisé dans la municipalité de Taghzout (Est de Bouira) a perdu, lui aussi, une surface de plus d’un hectare de blé tendre, selon le même responsable. D’autres agriculteurs affectés par les feux vont être indemnisé après l’étude de leurs demandes introduites auprès de la CRMA, a-t-il dit. Douze incendies de récoltes ont été enregistrés par les services de la Protection civile de la wilaya de Bouira durant la période allant du 12 au 21 juin en cours. Les mêmes services ont enregistré durant la même période, 38 autres interventions de lutte contre les feux qui se sont produits dans quelques régions de la wilaya, selon les statistiques fournies par le chargé de la communication de la Protection civile, le Sous-lieutenant Abdat Youcef. Grâce aux interventions rapides des unités de la Protection civile mobilisées depuis le début de la période estivale, d’importantes surfaces agricoles, et de céréales ont été sauvées des flammes notamment à Ain Lahdjar, et Ain Bessam où les flammes ont failli, dans cette localité, décimer un champ de 60 hectares de blé dur et plus de 10.000 oliviers.