Par Nadir Kadi
Condamné en appel, au cours du mois de mai 2022, à des peines de deux et trois ans de prison, notamment dans l’affaire des entraves à la justice, l’ancien ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, en poste sous la présidence Bouteflika entre septembre 2013 et avril 2019, devrait rester en prison à l’issue de l’exécution de la peine la plus lourde, selon des informations rapportées hier par le quotidien en ligne Echorouk.
La justice refusant, en effet, la fusion des condamnations, le nom de l’ancien ministre serait de nouveau cité dans deux autres affaires d’abus de biens sociaux et de corruption actuellement en cours d’instruction.
En effet, information rapportée citant des «sources de presse», il est également précisé que la Cour d’Alger a refusé la demande des avocats de Tayeb Louh visant à la fusion des peines prononcées dans deux décisions judiciaires définitives et dans lesquelles la Cour suprême avait prononcé un total de 5 ans de prison ferme. Par ailleurs, il est précisé à propos des nouvelles accusations dont pourrait faire l’objet l’ancien ministre, qu’elles concernent des actes présumés d’abus de biens sociaux et de corruption commis dès 2007 alors que Tayeb Louh était à la tête du ministère du Travail.
La même source ajoute en ce sens que le dossier et l’enquête menée par les services de lutte contre la corruption laisseraient apparaître des «abus» dans la gestion de logements de fonction initialement destinés aux travailleurs de plusieurs secteurs ministériels. Ces logements auraient en effet été «distribués» de manière suspecte, selon la même source au profit de personnes «sans lien avec les ministères concernés». Quant à la seconde affaire en lien avec des malversations et corruption, ou le nom de Tayeb Louh serait apparu, il s’agirait du dossier de la construction du bâtiment de l’école supérieure de justice de Koléa. La justice soupçonnant ici l’ancien ministre, ainsi qu’un «second ancien ministre de la Justice» dont le nom n’a pas été communiqué.
Pour rappel, Tayeb Louh avait été inquiété par la justice dès 2019 dans le sillage des manifestations populaires et des enquêtes lancées par la justice. La principale procédure qui avait été lancée contre lui avait retenu les accusations «d’entraves» au bon fonctionnement de la justice, «incitation à la partialité» et «abus de fonction» en faisant plus exactement référence à des interventions dans des processus judiciaires au profit de personnalités économiques et politiques de la présidence de Bouteflika. Le dossier avait en ce sens abouti en première instance, en octobre 2021, à «6 ans de prison ferme». Une condamnation toutefois revue à la baisse en appel en mai 2022, la Cour d’Alger la ramenant à «trois ans de prison ferme».