La situation en Algérie liée à la pandémie du nouveau coronavirus Covid-19 s’est nettement améliorée.
PAR INES DALI
En quelques jours, le nombre des contaminations est allé decrescendo, rapidement, passant à moins d’une centaine de cas par jour à partir du 26 février dernier. Depuis cette date, la décrue a continué à se confirmer de jour en jour jusqu’à se situer, huit jours plus tard, soit samedi 5 mars, à moins de 50 cas quotidiens, soit à 41 nouvelles contaminations en vingt-quatre heures. Le nombre de décès est, lui aussi, dans une courbe descendante et s’est maintenu à moins de 5 morts par jour depuis le 23 février.
Est-ce la fin annoncée de la pandémie ? Les professionnels de la santé restent optimistes estimant que ces chiffres sont de nature à laisser supposer que c’est probablement la fin de cette crise sanitaire mondiale, quoique bon nombre d’entre eux préfèrent opter pour la prudence et ne pas se prononcer avant qu’il y ait une fin réellement palpable à l’échelle planétaire.
Mais une chose est sûre, la pandémie de Covid-19 est en net déclin. Ce qui a amené bon nombre de citoyens à se poser des questions sur l’opportunité de maintenir les mesures prises en raison de la pandémie maintenant que celle-ci semble prendre le chemin de la fin.
Le premier point soulevé est de savoir si les restrictions qui restent – car bon nombre d’entre elles ont été levées – ne doivent pas l’être à leur tour, la situation épidémiologique qui va en s’améliorant le permettant. Ce ne sont pas seulement les simples citoyens qui se posent cette question, mais également les professionnels dont l’activité a été durement éprouvée par la pandémie, notamment ceux exerçant dans le secteur du tourisme qui peinent à retrouver le rythme d’avant-Covid-19. Il est utile de rappeler, dans ce sens, que l’obligation de la présentation du pass vaccinal avec le reste des documents de voyage est toujours en vigueur. Sans compter que les dessertes aériennes vers plusieurs pays n’ont pas totalement repris, ou encore des frontières terrestres restent fermées avec la Tunisie, un pays où se rendent des centaines de milliers, voire parfois des millions, d’Algériens pour y passer leurs vacances.
Dans ce contexte, il semble que certaines mesures soient prises ou sont sur le point de l’être, à en croire le ministère des Transports, qui a souligné, avant-hier dans un communiqué citant le premier responsable du secteur, «les efforts de la tutelle pour augmenter le nombre de vols au cours des prochains jours». Ce qui contribuera à «alléger la pression sur Air Algérie, ainsi que le retour des prix des billets à des niveaux acceptables», est-il ajouté.
Vers la non-obligation du pass vaccinal ?
Le pass vaccinal, s’il est maintenu, n’aidera certainement pas à la relance de certaines activités, surtout que celui-ci n’est obtenu qu’après avoir été vacciné. Or, la vaccination dans le pays n’a pas beaucoup avancé, étant restée à peine à un peu plus de 30% de la population cible. Maintenant que l’épidémie semble en voie d’extinction, il est certain qu’il n’y aura pas foule au niveau des centres vaccinaux, la réticence ayant été au rendez-vous même durant la «saison haute» du variant Omicron. Face à la tendance baissière de la courbe épidémiologique qui se confirme, le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie, a estimé qu’il y aurait «fort probablement une levée des restrictions des protocoles sanitaires à travers le monde dès la mi-mars». Par levée des restrictions des protocoles sanitaires, il entend «notamment la levée de l’obligation des tests RT/PCR et du pass vaccinal pour traverser les frontières».
S’exprimant à ce sujet à la fin de la semaine dernière, le Pr Djenouhat, qui est également chef de service du Laboratoire central de l’EPH de Rouiba, est revenu sur l’immunité collective naturelle, estimant que le variant Omicron est «une bénédiction», dans la mesure où il représente «un vaccin naturel gratuit, obligatoire, efficace et durable dans le temps». Il a poursuivi en déclarant que «nous avons acquis une immunité collective à 90% par une infection naturelle qui protège mieux que le vaccin», précisant qu’il est arrivé à cette conclusion suite aux analyses effectuées en laboratoire des donneurs de sang, une méthode qui reste l’une des meilleures, selon lui, d’évaluer le taux d’immunité collective. n